Le gouvernement se résigne à céder des actifs de la société pétrolière Petroci

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Le 14/02/2016 à 14h09

L’entreprise publique pétrolière Petroci va céder «des actifs et activités de distribution» à Puma Energy. C’est l’option retenue par l’Etat ivoirien pour relever l’entreprise en «grande difficulté» dans un secteur pétrolier qui ne présente pas de perspective certaine de reprise des cours.

Le gouvernement ivoirien s’est résigné à élaguer des actifs de la société nationale d’opération pétrolière Petroci Holding, engluée dans une crise «liée à la chute des cours du pétrole brut», a annoncé le ministre Bruno Koné à l’issue du Conseil des ministres de ce 10 février.Avec un résultat «déficitaire» en 2015, et au regard des résultats de «l’audit organisationnel et social», le conseil a décidé d’engager des «négociations entre Petroci Holding et Puma Energy, intéressée par la reprise des actifs et activités de distribution de Petroci», a expliqué le porte-parole du gouvernement.Signe des difficultés financières rencontrées par Petroci, un plan de licenciement avait été entamé en début de ce mois, créant des remous dans cette entreprise considérée comme stratégique et qui est jusque-là le principal bras de l’Etat ivoirien dans l’exploration et la production pétrolière en l’occurrence.«Cette opération va formellement se conclure après les études et les valorisations qui sont en cours», a informé Bruno Koné, qui a précisé en outre que les négociations seront conduites par Adama Toungara, le ministre ivoirien en charge du Pétrole et de l’énergie.Implantée en Côte d’Ivoire depuis 2006, et dans 45 autres pays sur les cinq continents (dont 17 en Afrique), Puma Energy est détenue majoritairement par le groupe Trafigura (qui, l’on se souvient, avait affrété le navire qui avait déversé des déchets toxiques dans la ville d’Abidjan en 2006), l’un des plus grands négociants internationaux du secteur des hydrocarbures, et la Sonangol, l’entreprise pétrolière publique angolaise.La firme intervient notamment dans le raffinage, le stockage, le transport et la fourniture de produits pétroliers. En 2014, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 13,4 milliards de dollars.

Négocié à quelque 100 dollars en juillet 2014, le baril pétrole brut s’échange aujourd'hui aux environs de 30 dollars.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 14/02/2016 à 14h09