L’Etat et CEMOI vont planter 1,5 million d'arbres dans les vergers de cacao

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Le 19/05/2016 à 15h53, mis à jour le 19/05/2016 à 17h17

Le chocolatier français CEMOI et le Conseil café-cacao (CCC), l’organe public de gestion de la filière cacao en Côte d’Ivoire, ont signé ce mercredi un partenariat portant sur un investissement de 6 milliards FCFA pour soutenir «la durabilité de la culture du cacao» dans le pays.

Avec ce nouveau partenariat, l’idée est d’introduire les questions environnementales au cœur de la pratique d’une culture qui s’est jusque-là faite au détriment de la forêt.Aussi, le projet dénommé «Programme transparence cacao» prévoit-t-il d’implanter 1,5 million d’arbres dans les plantations de cacao afin de contribuer à la régénération de la forêt ivoirienne et lutter contre le réchauffement climatique. Ce programme a ainsi pour finalité, d’aider à maintenir un climat propice à la pérennité du cacao, dont dépend en partie l’économie du premier producteur mondial, mais aussi l’ensemble des industriels du secteur.Le groupe CEMOI, qui a inauguré un an plutôt son usine de chocolat d’Abidjan, va ainsi mobiliser 4 milliards FCFA pour financer le projet, contre 2 milliards pour le Conseil café-cacao (CCC). «Après avoir fait de l’agriculture le moteur de notre développement, nous devons faire en sorte que l’agriculture cohabite avec l’environnement et qu’elle ne soit plus l’ennemi de la forêt», a commenté Remi Allah Kouadio, le ministre ivoirien de l’Environnement.InquiétudesL’initiative est d’autant plus bien accueillie que déjà le cacao ivoirien connaît quelques contrecoups du climat. «Avec la sécheresse, on a déjà quelques inquiétudes sur la quantité de cacao à récolter sur la campagne intermédiaire, mais aussi sur la qualité intrinsèque des fèves», et «il est question de plus en plus pour nous d’anticiper» sur les perturbations climatiques annoncées, a expliqué Massandjé Touré-Litse, directrice du CCC ce mercredi, en marge de la signature du partenariat.C’est que les analystes s’inquiètent déjà d’une première partie de campagne qui enregistre une production en baisse.«Le pays a des ambitions de production plus importante de cacao (…) environ 50% de la production mondiale, et on ne peut plus garder les pratiques culturales qui étaient au dépens de la forêt», a souligné pour sa part Patrick Poirier, directeur général du groupe français, surtout que de nouvelles variétés de cacao offrent des rendements bien meilleurs, a-t-il rappelé.Le programme qui va s’étendre sur 5 ans bénéficiera à une centaine de coopératives regroupant plus de 60.000 planteurs.En 2015, la production ivoirienne de cacao était évaluée à 1,8 million de tonnes, soit plus de 40% de l’offre mondiale. Le secteur représente un peu plus de 15% du PIB du pays.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 19/05/2016 à 15h53, mis à jour le 19/05/2016 à 17h17