Côte d’Ivoire: la dure marche de l’éléphant vers le chocolat

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Le 02/08/2016 à 17h07

Revue de presseLa Côte d’Ivoire compte se doter une industrie chocolatière permettant de générer jusqu’à 20 milliards de Fcfa à l’horizon 2020. Cette vision connait sa première concrétisation, mais il reste encore du chemin à faire.

Kiosque le360 afrique: Même si leur pays est le plus grand producteur mondial de Cacao, beaucoup d’Ivoiriens n’ont jamais goûté au chocolat et les industriels n’ont jamais savouré les profits du produit fini. C’est le constat que fait l’African Business Magazine qui publie une enquête sur le secteur.

Ici, en Côte d’ivoire, un sac entier de graines de cacao s’échange moins cher qu’une barre de chocolat. Selon le "Baromètre du Cacao" 2015, là où le cacaoculteur gagne en moyenne 0,50 dollar par jour, la barre de chocolat est vendue à 2 dollars. Autant dire que le chocolat n’est pas la tasse de thé de l’Ivoirien moyen.

Transformer 50% du cacao

Cette situation pourrait changer. Le gouvernement a mis en place une initiative visant à migrer vers la transformation des fèves de cacao, afin de profiter du secteur lucratif du chocolat. "Le but est de transformer au moins 50% du cacao à l’horizon 2020", affrime-t-on auprès du gouvernement ivoirien. Allant dans ce sens, la première firme productrice de cacao s’est ouverte l’année dernière. L’idée est de faire profiter le pays valeur ajoutée générée par la transformation locale.

Cela consiste principalement à prendre une partie des énormes profits générés par l’industrie chocolatière en Europe et aux Etats-Unis. "L’effort de l’Etat ivoirien pour créer une filière industrielle devrait générer quelque 20 milliards de Fcfa de revenus supplémentaires et créer plus de 4000 nouveaux emplois", affirme le même officiel ivoirien que cite African Business Magazine.

Il reste encore du chemin

Seul hic, pour le moment, les investisseurs sont plutôt français. En effet, la première unité de transformation appartient à Cémoi qui devrait être le premier à réellement savourer les profits du chocolat "made in Côte d’Ivoire". Les officiels ivoiriens affirment que c’est un partenariat public privé qui lie l’Etat ivoirien à l’entreprise française. Cette dernière aidera ainsi à assurer le développement durable et la transparence dans le secteur.

Quoi qu’il en soit, les prévisions les plus optimistes tablent sur une forte hausse de cacao que l’offre ne pourra pas couvrir notamment à partir de 2020. Il serait dommage que la Côte d’Ivoire ne profite pas de la hausse des prix qui pourrait découler de cette pénurie.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 02/08/2016 à 17h07