La Côte d’Ivoire: 712 milliards FCFA d’investissements annoncés dans le secteur pétrolier

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Le 06/10/2016 à 13h50, mis à jour le 06/10/2016 à 14h20

La Côte d’Ivoire vient de franchir un nouveau cap dans son ambition de devenir le hub énergétique de la région ouest-africaine. Trois projets majeurs d’un coût global de 712,5 milliards FCFA (1,09 milliard d’euros) sont annoncés pour intensifier l’offre d’énergie du pays.

Le premier projet, œuvre d’un important consortium de multinationales, porte sur la construction et l’exploitation d’une infrastructure flottante «de stockage et de regazéification de GNL (gaz naturel liquéfié)», une première pour le pays. L’investissement inclut en outre la construction d’un quai d’amarrage et pipelines de transferts jusqu’aux unités de transformation, dont les centrales thermiques qui alimentent le réseau électrique national.

Ce sont ainsi 100 millions de pieds cube qui seront fournis quotidiennement, un niveau qui sera graduellement multiplié par cinq, a assuré le consortium composé des multinationales Total, Shell, Endeavour, Golar et Socar, et côté ivoirien, des entreprises publiques Côte d’Ivoire Energie et Petroci.

Il s’agit d’un investissement de 250 millions de dollars, soit 142,5 milliards FCFA, qui va démarrer «dans très peu de temps» pour être opérationnel à la «mi 2018» s’est félicité ce mardi, Adama Toungara, le ministre ivoirien de l’Energie et du pétrole.

Un pipeline et une société de stockage

Le pays enregistre également le projet de création de deux autres sociétés à l’initiative des firmes Total, Vivo Energy, Puma Energy, Bolloré, Oil Libya, Sonabhy, Petroci entre autres et de l’Etat du Mali.

Dans un premier temps, un premier investissement de 420 milliards FCFA verra le jour dans le nord du pays, à Ferkessédougou, une importante ville carrefour menant au Mali et au Burkina voisins. D’un coût de 420 milliards FCFA, il s’agira de la construction, d’ici 2020, d’une importante infrastructure de stockage de produits pétroliers d’une capacité de 1,5 million de mètres cubes, indique le ministère du Pétrole et de l’Energie dans un communiqué ce jeudi. L’objectif est d’assurer l’approvisionner de la partie septentrionale du pays, mais également des pays enclavés comme le Mali, voire le Burkina Faso et le Niger.

Concomitamment, ces associés projettent investir 150 milliards FCFA pour la construction d’un pipeline reliant les villes de Bouaké (au centre du pays) et Ferkessédougou (le tronçon Abidjan – Bouaké étant déjà opérationnel) sur environ 240 kilomètres. Un projet qui permettra d’alimenter à moindre coût l’unité installée à Ferkessédougou.

Option stratégique

Pour la Côte d’Ivoire, ces projets viennent souligner le choix stratégique opéré au milieu des années 1990 alors que le pays découvrait ses premiers gisements de gaz naturel, au large de ses côtes. Plus abordable que le pétrole, le pays avait fait le choix de consacrer cette ressource exclusivement à ses besoins en énergie. Une option qui avait été soutenue par les investisseurs avec l’installation de ses premières centrales thermiques et qui est en passe de réaliser le vieux rêve de faire d’Abidjan «le Rotterdam d’Afrique».

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 06/10/2016 à 13h50, mis à jour le 06/10/2016 à 14h20