La croissance ivoirienne est-elle à la croisée des chemins? Au lendemain de la crise postélectorale qui succédait à près d’une décennie de crise armée, de nombreux experts avaient évoqué l’effet «rattrapage» pour expliquer l’explosion de la croissance économique ivoirienne qui avoisinait les deux chiffres.
Mais, sept ans après, «on a montré qu’on a une croissance qui est soutenu et qui va se poursuivre les prochaines années», a souligné Abdourahmane Cissé, le ministre ivoirien en charge du Budget, à la faveur d’une interview à l’occasion des "Rencontres économiques REAIX 2017", en France.
Une déclaration qui vient confirmer les prévisions optimistes des institutions de Bretton Woods, qui tablent sur une hausse de 7 à 8% du PIB ivoirien sur la période allant jusqu’à 2020.
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La crise du cacao a certes occasionné une baisse des dépenses publiques et le report de la mise en place du Senat, mais les fondements de l’économie restent solides. Les investissements privés devraient encore poursuivre un trend haussier, soutenu par des investissements publics portés par une base fiscale dynamique. «(…)Ces dernières années en Côte d’Ivoire, les recettes fiscales ont augmenté de 10% en moyenne par an, ce qui veut dire qu’au cours de ces cinq dernières années, on a eu une augmentation de l’ordre de 50% des recettes fiscales, ce qui est important, mais nous devons continuer», a indiqué le plus jeune ministre du gouvernement ivoirien, diplômé due la prestigieux école Polytechnique de Paris.
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La Chine, moteur de l’investissement à long terme
Le contexte se prête donc aux investissements dans les infrastructures pour lesquels Abidjan peut bénéficier des «ressources longues», un créneau dans lequel la Chine est particulièrement active. «Il y a des besoins importants en matière d’infrastructure, il faut (…) des projets intéressants qu’on peut financer sur le long terme (…) et les Chinois se sont bien positionnés sur ce créneau là en offrant des possibilités de financement de projets d’infrastructures avec des maturités allant jusqu’à 25 ans et comprenant même des différés de neuf ans, ce qui présente un avantage compétitif», note Cissé.