Transfert d’argent et règlement des factures d’eau et d’électricité: voilà les arguments phares avancés par les opérateurs mobiles en Côte d’Ivoire pour convaincre les Ivoiriens d’adopter le mobile money comme moyen de paiement. Dix ans après, le succès est au rendez-vous: 50% des paiements se font via le mobile, en Côte d'Ivoire.
Pour la Société de distribution d'eau de Côte d'Ivoire (SODECI) et la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE), obligées de multiplier les agences de proximité et de faire face aux longues files d’attente, les calculs sont vite faits. Ils en tirent un très grand profit. Pendant ce temps, les opérateurs mobiles qui voient circuler des milliards de francs dans leur réseau se frottent les mains.
Avec les paiements de factures et les transferts d’argent, ce sont 11 milliards de FCFA, soit 16,8 millions d’euros, de transactions journalières qui sont réalisées dans le pays. Une vraie niche.
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Dans son dernier rapport sur le secteur publié en juillet, l’Agence de régulation des télécommunications de Côte d'Ivoire (ARTCI) relève que ces opérateurs se sont partagé 14,9 milliards de FCFA, soit 22,8 millions d’euros, de commissions sur le seul premier trimestre 2017. Cela avec une nette domination d’Orange qui rafle 75% de l’enveloppe, contre seulement 1% pour Moov qui récolte juste 187,9 millions de FCFA soit un peu plus de 286.000 euros sur la période.
Une manne qui fait de ce segment un terrain de bataille pour les opérateurs. D’après les chiffres du régulateur, si le taux de pénétration du mobile est de 122%, celui du mobile money n’est que de 31,36% (7,6 millions d’abonnés). Certes, le mobile money ne représente pour l’heure que 7% des revenus du secteur, mais les perspectives sont très prometteuses.
Et Orange, le leader du marché ivoirien, est en pôle position sur le secteur. Après l’échec de son projet de transferts internationaux entre la France, le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire pour accaparer le marché de la diaspora (projet stoppé net par la Banque centrale qui évoque la réglementation), la firme mise désormais sur les transactions courantes.
La filiale ivoirienne négocie avec les commerces la mise en place de TPE (Terminaux de paiement électroniques) via le mobile money qu’elle compte généraliser. Une initiative qui laisse encore pantois ses concurrents.