La Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE), l’un des trois derniers établissements bancaires dans le giron de l’Etat ivoirien, entame la phase active de sa restructuration. Déclarée en faillite depuis juin 2015 et placée un temps sous administration provisoire, la Caisse d’épargne a été finalement confiée en décembre dernier au banquier Issa Fadiga, un ancien d’Ecobank et de la Standard Chartered pour la remettre sur les rails.
300 employés seront ainsi être remerciés avant fin juillet prochain. Des départs volontaires, dans un premier temps et, au cas où ce chiffre n’était pas atteint, des licenciements pour motif économique s’en suivront, a expliqué le patron de l’entreprise ce mardi 22 mai 2018. Un plan qui va coûter entre 1,9 et 2 milliards de francs CFA, soit environ 3 millions d’euros.
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Ayant initialement inscrit la CNCE sur la liste des banques nationales à privatiser, le gouvernement avait dû revoir sa copie pour tenir compte de la position stratégique de l’établissement bancaire. Avec près d’un million de comptes, la CNCE disposait en effet de la plus importante couverture nationale en termes d’agences, et était généralement de ce fait la seule institution financière dans les petites villes de l’intérieur du pays. Un atout pour la politique de bancarisation des autorités qui ont fait le choix de payer la facture.
L’ardoise s’avère toutefois salée pour l’Etat. Après avoir annoncé le décaissement de 35 milliards de francs CFA, soit 53,35 millions d’euros en mars 2016 pour «sauver» la banque, le gouvernement prévoit y injecter 18 autres milliards de francs CFA, soit 27,4 millions d’euros, cette année, pour soutenir la banque publique. Cela suffira-t-il? Fin 2017, la CNCE a enregistré une perte abyssale de 16 milliards de francs CFA, soit 24,4 millions d’euros.