Paris nomme Jean-Christophe Belliard nouvel ambassadeur en Côte d’Ivoire à un mois de la présidentielle

Jean-Christophe Belliard, nouvel ambassadeur de France en Côte d'Ivoire.

Jean-Christophe Belliard, nouvel ambassadeur de France en Côte d'Ivoire.. DR

Le 01/10/2020 à 19h14

La France vient de nommer un nouvel ambassadeur en Côte d'Ivoire quinze jours après le rappel de Gilles Huberson à Paris pour enquête administrative. Un empressement qui s'explique par l'importance que l'Hexagone accorde à ce pays et par l'imminence d'une présidentielle jugée à haut risque.

Le Quai d’Orsay a nommé Jean-Christophe Belliard ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française en Côte d’Ivoire avec résidence à Abidjan. L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire est le poste le plus en vue en Afrique subsaharienne pour l’Hexagone.

Le nouvel ambassadeur, 61 ans, occupait jusque cet été les fonctions de secrétaire général adjoint du Service européen d’action extérieure, en charge des affaires politiques, autrement dit, le numéro deux de la diplomatie de l’Union européenne. Il connaît bien l’Afrique pour avoir occupé de 2012 à 2016 le poste de directeur Afrique du ministère des Affaires étrangères français. Il a aussi occupé les postes d’ambassadeur à Madagascar et en Ethiopie.

La volonté de Paris de nommer rapidement un nouvel ambassadeur à Abidjan s’explique par deux facteurs. D’abord, la Côte d’Ivoire est le pays le plus stratégique d’Afrique subsaharienne pour Paris.

Ensuite, la France ne pouvait pas laisser ce poste vacant sachant que ce pays s’achemine vers des élections présidentielles à haut risque prévues le 31 octobre courant.

Du coup, Paris préfère disposer d’un représentant diplomatique de haut rang qui puisse rapidement prendre langue avec les protagonistes de la présidentielle et contribuer à la gestion d’une élection que beaucoup craignent à cause des tensions pré-électorales. Le régime et l’opposition sont à couteaux tirés. Ce jeudi 1er octobre, le candidat du FPI s’est retiré de la Commission électorale indépendante (CEI) juste après la publication par celle-ci de la liste électorale définitive.

Cette nomination intervient quelques jours après le rappel de l’ancien ambassadeur Gilles Huberson, pour enquête administrative suite à des accusations de harcèlement sexuel et de «propos sexistes».

Par Moussa Diop
Le 01/10/2020 à 19h14