Le président ivoirien Alassane Ouattara, sanglé dans un ensemble costume sombre, coiffé d'un chapeau melon noir, a accueilli en milieu d'après midi à l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan, le cercueil recouvert du drapeau national orange-blanc-vert.
M. Ouattara, quelques instants après, entouré de son épouse Dominique, de la veuve Yolande Bakayoko et des enfants du défunt, s'est incliné sur le cercueil en y posant ses mains pendant un long moment.
Après les prières musulmanes, le cortège funéraire s'est ébranlé en direction de Ivosep (pompes funèbres de la Côte d'Ivoire) sous les regards tristes de plusieurs centaines de jeunes regroupés par endroits, arborant des tee-shirts blancs à l'effigie du défunt, sur lesquels, on pouvait lire: "Adieu HamBak (surnom de M. Bakayoko), notre inspirateur!" ou "HamBak à jamais dans nos coeurs".
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Jeudi, le gouvernement avait décrété un deuil national de huit jours, du 12 au 19 mars.
Le programme officiel prévoit des hommages de la nation mercredi, suivis du transfert du corps le lendemain à Séguéla (Nord) où il sera inhumé vendredi "dans la stricte intimité familiale".
Bakayoko, qui était également ministre de la Défense, avait été évacué en France le 18 février par avion spécial pour "raisons de santé", avant d'être transféré dans un hôpital en Allemagne le week-end dernier, au moment où se tenaient les élections législatives dans son pays.
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Malgré son absence, il a été très largement réélu député dans son fief de Séguéla (nord).
Hamed Bakayoko avait succédé en juillet 2020 au poste de Premier ministre à Amadou Gon Coulibaly, décédé quelques jours après son retour d'une hospitalisation et d'une convalescence de deux mois en France pour des problèmes cardiaques.
Apprécié dans tous les camps d'un pays marqué par de fortes tensions politiques, les opposants ont tenu à saluer sa mémoire.
L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), a "différé" son retour au pays prévu à la mi-mars pour "s'associer pleinement, dans la pure tradition africaine, au deuil qui frappe la Côte d'Ivoire, avec la brutale disparition" de Bakayoko, souligne un communiqué du secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI, le parti créé par Gbagbo), Adou Assoa.