Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali, deux pays voisins ayant une longue histoire commune, ne sont pas au beau fixe. En cause, les autorités maliennes ont arrêté le 10 juillet dernier 49 militaires ivoiriens qui, selon elles, se trouvaient «illégalement» au Mali dans le but de «briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali». Qualifiés de «mercenaires» par Bamako, ces soldats sont toujours détenus au Mali, à l’exception des trois femmes parmi eux qui ont été libérées.
De son côté, Abidjan a toujours rejeté la thèse de Bamako, maintenant que les militaires ont été déployés au Mali en tant qu'«éléments nationaux de soutien» (ENS), une procédure de l'ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs pour des appuis logistiques. A ce jour, le gouvernement ivoirien continue d’exiger la libération de ses soldats, mais la junte malienne reste sourde à ses demandes, réclamant en échange de leur libération l’extradition de trois opposants maliens réfugiés en Côte d’Ivoire. On n’est pas sortis de l’auberge.
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En attendant l’aboutissement de la médiation menée par le Togo à travers son président, Faure Gnassingbé, certaines personnalités importantes se sont déjà prononcées sur l’affaire des militaires ivoiriens détenus au Mali, le dernier en date est le président du Niger, Mohamed Bazoum. Dans une interview avec RFI et France 24, celui-ci a donné hier jeudi son avis sur le bras de fer Abidjan-Bamako.
Déplorant l’arrestation des militaires ivoiriens, Bazoum dit trouver cette situation «totalement absurde». Soulignant qu’Alassane Ouattara a été pour beaucoup dans la levée des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali, il constate que le président ivoirien est «payé par l’ingratitude de ceux qui ont profité de la levée de l’embargo». Et d’ajouter: «Je considère qu’il a été trahi.»
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Avant le chef de l’Etat nigérien, son homologue bissau-guinéen Umaru Sissoco Embalo avait également abordé le sujet des 49 militaires ivoiriens au micro de RFI. «Moi, je pense que ce ne sont pas des mercenaires. (…) A la place des Maliens, j’aurais relâché ces 49 soldats», avait répondu celui qui est également le président en exercice de la CEDEAO.
Juste avant lui, c'est le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, qui confiait le 18 septembre 2022 que les soldats ivoiriens ne sont pas des mercenaires. «C’est évident», avait-il même insisté, avant de «faire appel aux autorités maliennes pour que ce problème puisse se résoudre».