Décès de Papa Wemba: «l’homme au micro» se défend d’avoir empoisonné le chanteur

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Le 09/05/2016 à 12h51

La justice ivoirienne a commencé les premières auditions dans le cadre d’une enquête préliminaire sur la mort de l’artiste congolais Papa Wemba. «L’homme au micro», aperçu dans une vidéo en train de retirer un micro, juste après la chute de l’artiste congolais, est revenu sur sa déposition.

Si rien n’a filtré de l’audition Traoré Salif, dit A’Salfo, le leader du groupe Magic Système et commissaire général du FEMUA -Festival des musiques urbaines d'Anoumabo- entendu par la police ce vendredi, l’audition d’un autre membre de l’organisation alimente bien les conversations dans la capitale ivoirienne. Il s’agit de celle de «l’homme au micro», comme il est convenu de l’appeler, l’individu aperçu sur une vidéo en train de retirer un micro juste après la chute de l’artiste congolais sur la scène du FEMUA.Sur les réseaux sociaux ce dernier faisait l’objet de toutes les spéculations, accusé d’avoir empoissonné le Roi de la Sape, d’autant plus qu’il s’était empressé de retirer le micro alors que les danseuses et musiciens s’affairaient autour de l’artiste.«On ne peut pas empoisonner quelqu’un à partir d’un micro»«Sur le podium, j’étais le «backliner», c’est-à-dire celui chargé des micros sur la scène. Quand Papa Wemba est tombé, ma préoccupation était de retirer le micro pour faire place aux secouristes et surtout éviter des vols», a confié l’homme ce samedi sur les antennes de Radio Nostalgie, une chaîne de radio de la capitale ivoirienne, cité par le quotidien Soir Infos dans sa parution de ce lundi.«On ne peut pas empoisonner quelqu’un à partir d’un micro. Je suis prêt à prendre un avocat et à aller répondre partout», s’est-il défendu.Interpellé sur le fait de n’avoir pas cherché à s’enquérir de l’état de l’artiste, ce dernier dont le nom n’a pas été révélé a tenté de se justifier : «… j’ai vu ses danseuses en train de prier. A l’intérieur de moi-même, je me disais, mais le monsieur est en train de mourir au lieu de lui faire un massage cardiaque, vous êtes en train de prier» indique-t-il, avant de poursuivre : «je me suis dit que ce n’est pas mon rôle de le secourir et je suis descendu de la scène», a retranscrit le quotidien.Le décès du roi de la Rumba continue de soulever des vagues de consternation et indignation aussi bien en Côte d’Ivoire qu’ailleurs en Afrique et dans le monde.L’absence de secours d’urgence dès les premiers instants du malaise et surtout le fait qu’aucun massage cardiaque n’ait été effectué par les agents de la Croix Rouge rapidement accourus sur la scène, du moins si l’on se réfère aux premières minutes après sa chute, laissent la place à toutes sortes de spéculations, évoquant parfois un complot pour assassiner la star congolaise.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 09/05/2016 à 12h51