«Je sais que les accusateurs veulent me faire condamner coûte que coûte, à n’importe quel prix», «parce que c’est la volonté du pouvoir ivoirien d’aujourd’hui que je sois condamné pour des crimes que je n’ai pas commis», a martelé Simone Gbagbo à l’entame de sa prise de parole.Accusée par la justice pour «crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre l’humanité», l’ex première dame se défend d’avoir été associé au plan sécurisation de la ville d’Abidjan notamment. «Si des femmes sont mortes à Abobo (commune populaire d’Abidjan, ndlr) (…), quel est mon implication si cela est avéré ?». «J’ai lu les procès-verbaux (du procès) et aucun témoin ne m’a cité», a-t-elle argué.Revenant sur les évènements de la crise postélectorale, l’ex première dame a déclaré que «c’est bien effectivement Laurent Gbagbo qui a gagné l’élection (présidentielle, ndlr) en 2010», s’appuyant sur des arguments juridiques pour dénoncer les résultats «provisoires de la CEI», validés par la communauté internationale qui a rejeté l’avis du Conseil constitutionnel. Avant d’ajouter : «la crise postélectorale est née du refus d’Alassane Ouattara d’accepter les résultats des élections».Un contexte qui, selon elle, a été l’élément déclencheur de la crise. «Les troupes rebelles de messieurs Soro (Guillaume) et Alassane Ouattara, aidés de la communauté internationale et de la France sont descendus du nord (…) pour arriver à Abidjan, tuant, volant, brûlant tout sur leur passage,…».«J’ai échappé plusieurs fois au viol»«J’ai été tabassé, j’ai vécu la violence dans ma chair, j’ai échappé plusieurs fois au viol». «Quand je suis arrivé au Golf (hôtel, QG d’Alassane Ouattara durant la crise, ndlr), j’avais les fesses en l’air (…) et il ne me restait qu’une touffe de cheveux sur la tête, tout a été arraché», a-t-elle expliqué.Selon l’accusation, Simone Gbagbo a été au cœur d’un système visant «à l’élimination d’une partie de la population ivoirienne favorable à Alassane Ouattara».Une cinquantaine de témoins vont se succéder à la barre durant le procès qui va s'étaler sur un mois. A noter que les organisations des droits de l’homme, dont la FIDH (la fédération internationale des droits de l’homme), se sont retirées du procès pour lequel elles dénoncent «une procédure bâclée».
Le 02/06/2016 à 18h09