La Côte d’Ivoire prépare sa riposte à la piraterie maritime

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Le 21/06/2016 à 00h17

Après avoir connu une première fois des actes de la piraterie maritime dans ses eaux en 2011, la Côte d’Ivoire continue de redouter le désastre économique que provoquerait une résurgence du phénomène dans le Golfe de Guinée. Le pays compte se doter d’une stratégie de réponse face aux pirates.

La piraterie maritime dans le Golfe de Guinée a coûté aux Etats et aux opérateurs du secteur entre 565 millions et 2 milliards de dollars, a indiqué Jean-Louis Moulot, le directeur de cabinet adjoint à la présidence de la République ivoirienne, à l’ouverture de l’Atelier sur la «Sûreté maritime et l’économie bleue», ce lundi à Abidjan.L’atelier, organisé par le Secrétariat permanent du Comité interministériel de l’action de l’Etat en mer et l’ONG africaine dénommée ISS (Institute of security studies) autour du thème : «Sûreté maritime et économie bleue», vise à faire bénéficier le pays de l’expérience et de l’expertise d’acteurs internationaux de la lutte contre la criminalité maritime, «dans le but d’une meilleure sécurisation de notre économie maritime», a-t-il souligné.A l’échelle du pays, 90 % du commerce extérieur se font par voie maritime et ce sont environ 88% de recettes douanières, tirées des activités des deux ports (Abidjan et San-Pedro), qui pourraient pâtir d’une insécurité dans les eaux territoriales ivoiriennes. Cette situation, selon Jean-Louis Moulot, nécessite que les actions en matière de sécurisation des eaux territoriales ivoiriennes soient accrues.Pour Abdoulaye Fofana qui dirige le Comité interministériel, il s’agit de lever des moyens visant à «promouvoir de manière coordonnée et durable des espaces maritimes sécurisés et sûrs, au service du pays».«Il faut que les pays qui ont en partage le Golfe de Guinée mutualisent leurs actions dans la lutte contre les nouvelles menaces, parmi lesquelles la piraterie maritime», a souligné le Premier ministre ivoirien, Kablan Duncan, qui a rappelé le «rôle vital» des activités portuaires pour l’économie nationale.Aussi, ce sont 800 milliards FCFA d’investissements que le gouvernement programme au niveau des deux plateformes portuaires afin de renforcer leur compétitivité et accroître leur contribution à l’économie nationale.L’atelier, qui va clore ses travaux ce mardi, verra la participation de Timothy Walker, chercheur en charge des opérations de paix et de consolidation de la paix à l’Institut d’études de sécurité (ISS) basé à Pretoria, en Afrique du Sud.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 21/06/2016 à 00h17