Le fichier unique de la population. C’est sous ce vocable que le gouvernement ivoirien recouvre ses actions visant à matérialiser sa politique de mise en place d’un identifiant unique pour chacun de ses citoyens. Le document d’orientations stratégiques du Plan national de développement (PND 2016-2020), que nous avons pu consulter, donne des détails sur la vision des autorités.
La mise en œuvre du fichier va s’appuyer naturellement sur des documents édictés par l’Etat-civil (actes de naissance, de mariage, de décès) et également des informations recueillies auprès d’autres sources officielles telles les structures en charge de l’établissement des pièces d’identité et de passeports, le système éducatif, les organismes de prestations sociales, etc. L’idée est de réunir des données fiables sur chaque individu.
Pour le gouvernement, il s’agit de faciliter la gouvernance de ses citoyens qui pourront par exemple effectuer plus aisément leurs démarches administratives, mais également favoriser l’implémentation de nombre de projets importants. L’on relèvera par exemple la couverture maladie universelle qui va élargir le système de sécurité sociale à l’ensemble des populations, ou encore le projet innovant du «dossier médical informatique unique des patients» qui permettra un meilleur suivi médical des citoyens tout au long de leur vie.
L’autre argument de poids reste les opportunités économiques que va générer le système. «L’identification des personnes favorisera la prestation de services par voie électronique et contribuera à la création de nouveaux produits et services en ligne», note le document, de quoi revitaliser la filière du commerce en ligne encore balbutiante dans le pays.
La mesure déjà engagée au niveau des entreprise avec l’identification unique des entreprises, notamment pour faciliter les démarches administratives et fiscales dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires.
Impératif sécuritaire
La sécurité est également l’autre visée majeure du fichier unique de la population, surtout depuis l’attentat de Grand Bassam. Il «contribuera plus efficacement à la sécurité publique et aux contrôles aux frontières», et permettra plus facilement "la traçabilité des opérations des individus à travers certains systèmes privés (banques, agences de crédit, etc.)", note le document.
Pour réussir son projet, le pays compte s’appuyer sur l’expérience de trois pays, à savoir la France, les Etats-Unis et le Brésil pour déterminer la meilleure approche et tenant compte des exigences de «confidentialité, sûreté et fiabilité».