"Mme Gbagbo a distribué des armes! Mme Gbagbo a organisé une distribution d'armes à Abobo", un quartier pro-Ouattara, l'actuel président ivoirien, a accusé le témoin, un sexagénaire.
Ce témoin a en outre évoqué une "atmosphère de peur et de traumatisme", dans son quartier lors de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays.
Mme Gbagbo est accusée d'avoir été impliquée dans la répression sanglante dans le quartier d'Abobo et notamment dans le tir d'obus sur le marché. Selon l'accusation, Mme Gbagbo faisait partie d'une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques, à travers des milices et des forces armées proche du régime.
Interrogé par le juge Boiqui Kouadjo lui demandant s'il avait assisté à la distribution, le témoin a répondu: "Je ne l'ai personnellement pas vu le faire, mais j'ai reçu un fusil calibre 12 qui faisait partie de l'arsenal".
Le procès a repris lundi après plus de deux mois d'interruption en raison de vacances judiciaires. Mme Gbagbo, 67 ans, habillée dans un ensemble fleuri, a fait son entrée dans la salle d'audience, quelque peu amaigrie, son avocat principal, Me Ange Rodrigue Dadje, la tenant par la main.
"Ce monsieur n'a été témoin de rien et victime de rien" a réagi l'avocat balayant toutes les accusations qu'il a qualifiées "d'affabulations": "Nous sommes au 27e témoin et aucun n'a jusque-là fourni des preuves accablantes contre ma cliente".
La défense a aussi annoncé avoir demandé que le procès soit "filmé et diffusé afin que les Ivoiriens puissent le suivre".
Mme Gbagbo est accusée d'avoir été impliquée dans la répression sanglante dans le quartier d'Abobo et notamment dans le tir d'obus sur le marché. Selon l'accusation, Mme Gbagbo faisait partie d'une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques, à travers des milices et des forces armées proche du régime.
La cour d'assises d'Abidjan juge depuis le 31 mai Mme Gbagbo pour crimes contre l'humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
Cette crise avait été provoquée par le refus de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Mme Gbagbo comparaît alors qu'elle purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", prononcée l'an dernier.