Bamako: l’artisanat targui veut s’affranchir du carcan des traditions

Salon de l’artisanat touareg

Le 22/11/2025 à 10h30

VidéoDu local à l’universel. Telle semble être la motivation des promoteurs de la Semaine internationale de l’artisanat touareg des pays de l’Alliance des Etats du Sahel. Mêlant tradition et innovation, l’artisanat est «un espace refuge et qui donne à une partie importante de la population malienne un sentiment d’utilité dans la société.»

Depuis le 18 novembre, le jardin du musée national s’est drapé des couleurs des bijoux, du cuir, de la ferronnerie, savoir-faire traditionnel des Touareg. Le thème retenu pour cette semaine de l’artisanat targui aborde un sujet d’actualité «de la tradition à l’industrie créative, former, innover et exposer le savoir-faire touareg de l’AES dans le monde».

Ce salon, initié par l’association Timidwa, se veut être un espace de réseautage, de visibilité et d’exposition des produits artisanaux maliens en particulier, et de ceux de l’AES en général.

Durant une semaine, environ 500 exposants, venus du Mali et d’ailleurs feront des B2B, tisseront et renforceront également des liens de fraternité entre artisans de l’espace AES à travers le rayonnement de la culture touareg.

Selon l’initiateur de ce festival Mohamed Ag Habdo, «ce festival est une rencontre entre les artisans et va leur permettre d’exposer leur savoir-faire artisanal. Au-delà des expositions, des concerts sont également au programme animés par des artistes de renommée et par de jeunes rappeurs en herbe».

L’artisanat tient une place particulière dans les sociétés du désert comme en témoigne l’étude publiée en 2023 par le gouvernement malien sur le poids économique et social de l’artisanat au Mali. Il en ressort que ce secteur «représente entre 11 et 13% de la production nationale brute sur la période 2015-2019 et contribue pour 24% à la valeur ajoutée du pays.»

Pour sa part, Samira Blale, une exposante marocaine, trouve qu’«il y a une très grande ressemblance entre l’artisanat des deux pays à la seule différence qu’au Mali les artisans utilisent le coton pour confectionner certains articles que les artisans marocains font la même chose avec le fil».

Selon Issaka Salissou, «le salon nous apporte beaucoup de choses, comme tisser des relations solides ce qui pourrait élargir notre clientèle».

Moussa Bagayoko, un autre exposant précise que «ces rencontres ne sont pas faites pour se faire de l’argent mais plutôt pour avoir des relations. L’argent viendra après».

Enfin Anne Sogoba, une exposante malienne dira «je suis présente à ce salon pour exposer les pierres, pour montre au monde entier qu’en plus de l’or, le sous-sol malien regorge d’autres minéraux, tels les pierres précieuses comme, le quartz, le grenat...».

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 22/11/2025 à 10h30