Au Cameroun, chaque peuple a ses réalités culturelles, y compris dans le domaine de l’art culinaire. Dans la région de l’Est, c’est le mbol qui fédère toutes les sensations. Cette graine de courge qui une fois écrasée, devient très gluante au contact de l’eau.
Le mbol est très connu dans les quatre circonscriptions administratives que compose la région de l’Est également appelée région du soleil levant, la plus vaste du pays.
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La réputation du mbol s’étend aussi dans d’autres régions comme le Sud et le Centre grâce à sa composition riche en protéines, parce que le bon mbol s’obtient en ajoutant à la graine écrasée de la pistache, du gibier, du poisson fumé ou de l’escargot.
Le mbol est facile à préparer mais exige une finesse lors du choix et la quantité des épices.
Abela Solange est l’une de ces femmes qui détiennent le secret d’un bon mbol. Elle était présente au festival organisé à Yaoundé. «Pour bien réussir le mbol il faut bien nettoyer la viande et les écrevisses qui forment ce que nous appelons communément les obstacles. Les mettre dans une marmite propre et y ajouter de l’eau, les feuilles d’ava (herbe aromatique), du piment, du sel et du poivre noir. Couvrir et laisser cuire durant environ 30 minutes. Retirer le contenu après cuisson et laisser refroidir pendant quelques minutes. Ensuite verser la poudre tamisée des graines du mbol dans la sauce restante et battre le mélange jusqu’à obtenir une solution très gluante. Verser cette solution au-dessus des obstacles. Vous aurez alors préparé le mbol qui peut s’accompagner de couscous du maïs ou de manioc».
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Ce mets aux vertus aphrodisiaques a récemment rassemblé les populations à Yaoundé au cours d’un festival. Les organisateurs de cette rencontre internationale avaient pour objectif de sortir définitivement ce plat ancestral de sa région natale pour une plus grande visibilité à l’échelle mondiale. Le labelliser serait bienvenu.