Cette guitare traditionnelle, appelée le Komsa en langue haoussa, est propre à la localité de Kourfey située au nord-est de la capitale Niamey. Elle est jouée au cours des festivals, des cérémonies de mariage ou encore à l’occasion d’événements culturels.
«C’est notre fierté de faire découvrir le Komsa à nos hôtes pour qu’ils s’inspirent de notre richesse culturelle», explique El Hadj Abdoulaye Bagassa, animateur culturel, originaire de la région de Kourfey.
Depuis des siècles, cette guitare et la douce mélodie de ses cordes font la fierté de toute sa communauté. Quand l’instrument vibre, il ne laisse personne indifférent. Désormais, le Niger a compris la nécessité de préserver cette richesse culturelle face à la forte pénétration de la culture occidentale.
«Le Komsa est une guitare traditionnelle et sa musique est devenue le symbole de l’unité culturelle nigérienne, permettant à la jeunesse du pays d’être unique. Nous sommes en train de perdre cette valeur, parce que les jeunes de nos jours empruntent une culture qui n’est pas la leur et c’est aussi cela qui conduit à l’insécurité que nous vivons», explique El Hadj Abdoulaye Bagassa.
Les paroles en langue haoussa déclamées sur la mélodie de la guitare font notamment l’éloge des braves femmes et des jeunes de la société. Cet instrument permet aussi aux musiciens de véhiculer des messages destinés aux couches sensibles de la communauté.
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«Dans mes chansons, je fais surtout la promotion de l’intégration des jeunes à l’école en véhiculant des messages forts à l’endroit des parents. Je suis persuadé que le développement passe surtout par l’éducation. Je voyage à travers toute la sous-région pour jouer de la musique à nos compatriotes se trouvant à Abuja au Nigeria, en Côte d’ivoire, au Mali et bien d’autres pays. Et de cette façon, j’ai beaucoup gagné à travers cette musique», explique Alassane Jigo, musicien.
«Je fais cette musique appelée le Komsa depuis que j’ai 15 ans. j’ai produit une vingtaine de chansons mais celle que j’admire le plus c’est Dan Inna. Dans ce titre, je fais l’éloge d’un ami de longue date qui m’a aidé dans tous mes projets. Dans notre culture, c’est la manière la plus appropriée de dire merci», explique Saidou Boubacar, musicien.
Depuis un certain nombre d’années, plusieurs festivals font la promotion de cette musique à travers des compétitions au cours desquelles les artistes s’affrontent et exposent leur savoir-faire.