A Sonfonia, deuxième plus grande université du pays, une bibliothèque trône au centre de l’établissement. Un bâtiment de près de 400 places, quasiment toutes vides. Les milliers d’ouvrages qui en garnissent les rayons rarement consultés. Henriette Zottomie, étudiante, est venue réviser ses leçons «Cette bibliothèque m’apporte beaucoup de choses telles que la lecture, les cours d’anglais et la connexion».
En effet, voir de jeunes étudiants dans cet univers dédié à la lecture est assez rare. Cet espace vide témoigne de l’inquiétante désertion des bibliothèques de Guinée, comme en témoigne Mohamed Diawara, bibliothécaire: «Ca s’explique par plusieurs raisons à commencer par la baisse de la lecture que connaissent beaucoup de pays».
Lire aussi : Guinée: la forge du père de Camara Laye, auteur du célèbre roman «L’enfant noir», objet d’attraction à Kouroussa
«Aujourd’hui, il y a Internet, un outil bien que présentant plusieurs inconvénients pourrait, en revanche, constituer la solution pour palier le désintérêt à la lecture classique» préconise Mohamed Diawara qui fait remarquer qu’un smartphone donne accès à toutes sortes d’informations.
Et justement, la solution pourrait venir du numérique. Les bibliothèques classiques doivent s’adapter à la nouvelle donne. La solution, serait comme le suggère le chercheur Roger Niamey d’allier ces deux formes de la quête du savoir, la traditionnelle et la virtuelles.
Malgré les nombreux projets initiés ou soutenus par le gouvernement guinéen ces dernières années, la réalité sur le terrain prouve que le problème persiste. Aucune stratégie forte ne semble encore mise en place pour amener les Guinéens à reprendre place dans les bibliothèques pourtant très prisées à une certaine époque pas si lointaine que ça.