Une dynamique nouvelle est enclenchée pour les acteurs du milieu de la culture. En organisant, mardi 13 mai, des rencontres avec les artistes et les opérateurs culturels, le Fonds de Développement des Arts et de la Culture (FODAC) veut mettre fin à une longue période d’incompréhensions liée à leur accès au financement public.
Ces sessions visent à vulgariser les critères de sélection, les modalités de soumission et les outils indispensables pour répondre efficacement aux appels à candidature pour les porteurs de projets culturels.
Pour Malick Kébé, directeur général du FODAC, cette nouvelle approche vise avant tout l’inclusion et la transparence «les rencontres régulières que nous tenons avec les acteurs visent à clarifier les critères de sélection et à vulgariser nos outils: manuels de procédures, fiches d’inscription, critères d’éligibilité… Ces échanges sont fondamentaux pour améliorer notre dispositif, mais aussi pour le réadapter à la réalité du terrain».
Lire aussi : Guinée: le drame des porteurs de projets culturels
Les secteurs concernés par ces financements sont multiples: musique, littérature, patrimoine, théâtre, et bien entendu, le cinéma. Ce dernier point a récemment été mis à l’honneur lors du Salon du cinéma guinéen, où la problématique de l’accès au financement a été au cœur des débats, fait remarquer Oumar Kourouma, cinéaste. «Quand on est cinéaste, il faut impérativement penser à l’aspect économique de la production. Cette édition a insisté sur les modèles viables, notamment celui du Sénégal où l’implication de l’État, des télévisions, du secteur privé et des mécènes a permis un véritable décollage de l’industrie du cinéma».
Les solutions envisagées passent par la création de passerelles avec le secteur privé, incitation des médias à investir dans la production locale, un mécénat structuré et enfin, et surtout, associer les acteurs du secteur culturel à toutes les initiatives.
Lire aussi : Guinée: de Bob Marley à Takana Zion, l’éveil d’un rastafarisme africain
«Comme on dit souvent: ce qui est fait pour toi, sans toi, est souvent contre toi. C’est pourquoi nous associons les acteurs culturels à toutes les étapes du processus», explique Malick Kébé. «Le but est que tout le monde ait le même niveau d’information et les mêmes chances d’accéder aux ressources du FODAC».
L’État guinéen semble enfin prêt à faire de la culture un levier de développement. À condition, bien sûr, que les acteurs du secteur saisissent cette opportunité en se structurant davantage et en respectant les exigences posées.
Le FODAC informe l’ensemble des acteurs culturels que l’appel à candidature pour le financement de projets artistiques et culturels se déroulera du 15 mai au 15 juin 2025, date limite du dépôt des dossiers.