Cette initiative arrive à point nommé car elle intervient à un moment où les langues locales sont peu valorisées en Guinée. Alors l’Etat guinéen, à travers l’Irla (Institut de Recherche Linguistique Appliquée), a décidé de régler le problème.
En collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique, l’Irla a comme plan d’action pour l’année 2023, une série de formations sur les langues locales, confie Ibrahim Barry, secrétaire scientifique de l’Irla: «Dans le premier trimestre nous avons prévu la vulgarisation de l’alphabet national harmonisé des langues guinéennes car il y a beaucoup de systèmes de transcription qui sont utilisés dans le pays notamment l’alphabet Nko chez les malinkés, l’alphabet Adlam chez les peulhs».
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Maitriser une langue, c’est savoir non seulement la parler mais aussi l’écrire: «J’ai appris beaucoup de choses sur nos langues que je ne connaissais pas. J’ai appris comment bien prononcer les mots de nos langues, surtout comment écrire avec l’alphabet national harmonisé» explique Fatoumata Kaba, une apprenante.
Le directeur de l’institut de recherche linguistique appliquée fait savoir que l’alphabet national harmonisé, c’est aussi un facteur d’intégration à travers les langues que la Guinée partage avec sous-région: «Dans cet alphabet national harmonisé, les 90 % des signes viennent du latin, c’est ce qui permet de transcrire les langues dans le sous-région».