C’est de Labé, capitale du Fouta Djallon, qu’est née la prise de conscience de la nécessité de faire revivre la culture pastorale peulh. Mamadou Lamine Diallo alias Thug, qui a tiré la sonnette, d’alarme révèle «On est entrain de perdre quelque chose de très cher, notre identité, c’est ça Noumoudjimen (nos cultures, ndlr). Si on ne prend pas garde dès maintenant, on ne va pas plus parler de culture pastorale, de la culture bien de chez nous».
Bien avant le célèbre humoriste, une native de Labé, la sociologue guinéenne qui s’exprime aussi bien en peule qu’en français, Koumanthio Zeïnab Diallo a fait de la préservation de «ce qui fait qu’un Peul est un Peul» son combat, celui de garder la culture de ce «peuple qui marche derrière les bœufs», car l’élevage est l’un des piliers de la culture pastorale de Guinée.
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Le choix du thème du dernier festival des arts et du rire de Labé «Namoudjimen», nos cultures en langue peule, n’est donc pas anodin. «C’est un devoir de prendre pour thème, Namoudjimènes, nos cultures. Pour qu’il y ait des débats entre artistes réunis pour s’exprimer sur ce sujet».
Un des artistes slameurs qui a pris part au festival, Mamadou Kadialiou Diallo s’est dit heureux de voir cette prise de conscience sur la perte des valeurs peulhs: «Cette année, j’ai pris part au festival des arts et du rire à la dernière minute. Lorsque j’ai appris que le thème porte sur nos coutumes, aussitôt j’ai voulu y participer».
Saidou Abatcha, célèbre humoriste peulh basé en France, souligne qu’«nos cultures, nos cultes, les nations où vit ce peuple doivent résister au temps». Comme ont tenue tête aux années les «poésies pastorales» des grands-parents de Koumanthio Zeïnab Diallo.