Fakôrô Coulibaly règne en maître absolu à Bamako. Sa technique de créer objets d’art, instruments de musique, perles et statuettes en a fait un des plus brillants ambassadeurs de la culture malienne à l’étranger.
Il est également un collectionneur hors pair qui réunit des milliers d’objets d’art en vingt-six ans. Ces œuvres chinées au fil des années sont exposées dans trois magasins de son atelier. Même sa maison n’échappe pas à cet amour pour les beaux objets. À Bamako, son habitation en est pleine à craquer. Passionné de collection d’objets artistiques, le quadragénaire est considéré comme «le plus jeune collectionneur de pièces au monde.»
De par son courage et son dévouement, il parvient toujours à dénicher des pièces souvent difficiles à trouver. Selon lui, «tous les objets ont une signification particulière comme ce masque des Bozos, qu’on ne porte que lors des rituels de pêche collective dans certaines localités du Mali». Les Bozos sont à l’origine un peuple de pêcheurs nomades sur le fleuve Niger et son immense réseau hydrographique. Mais ce peuple subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique et ont tendance à se sédentariser pour pratiquer l’agriculture.
Cependant, Fakôrô Coulibaly est confronté à quelques défis notamment le manque de soutien financier qui lui rend souvent la tâche difficile. Mais l’artiste reste attaché à ses objets auprès desquels il trouve paix et réconfort. Son ambition est d’ouvrir une école dédiée à la culture africaine.
Ainsi, il invite les Africains à revenir vers la culture sans laquelle «il n’y a pas de vie». Il faut espérer que la désignation de 2025 «année de la culture» par le chef de l’État Assimi Goïta, lui porte chance et qu’il puisse continuer à chiner et enrichir sa collection. Et pourquoi pas, grâce aussi à Hind une cliente venue du Maroc, acheter des colliers chez Fakôrô Coulibaly.