Mali: Ibrahim Ballo, le tisserand des arts plastiques

L'artiste peintre malien Ibrahim Ballo devant une de ses toiles.

Le 11/06/2024 à 08h20

VidéoDes femmes de sa communauté, il a retenu le tissage. A l’Institut national des arts de Bamako, il a appris les techniques de la peinture acrylique. De cet héritage et de cet enseignement, Ibrahim Ballo en a fait un style artistique. Le résultat interpelle sur l’«Emotion tissée» au fil du temps et des expositions collectives et individuelles en Afrique et en Europe.

Des tableaux peints, tissés ou brodés à l’aide de fils de coton, c’est ce style d’art qu’à préféré Ibrahim Ballo depuis 2018 pour s’exprimer sur certains faits de société. Avec ces matériaux, l’artiste plasticien, veut établir un pont, même ténu, entre la tradition et la modernité.

A l’aide d’une étoffe, d’un feutre ou de fils de coton, Ibrahim Ballo, né en 1986 à Bamako, réalise un portrait, conçu comme une œuvre qui interpelle les consciences, celle des tenants de la décision mais aussi celles de la société.

Natif d’une zone de culture de coton, la 3ème région du Mali, Sikasso, Ballo voyait dès son jeune âge, les veilles dames en train de tisser les pagnes de coton. Après ses études à l’Institut national des arts et au Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké, Ibrahim Ballo a préféré maintenir ce matériau pour la conception de ses œuvres d’arts.

Il focalise son attention sur l’environnement. Ses articles retracent aussi son enfance, son vécu avec les femmes à cause de leur soutien multiforme pour le soutenir dans son activité.

L’œuvre intitulée «Emotion tissée: attente», réalisée avec de la peinture acrylique et du fil de coton «nous inspire la désolation, la solitude et l’attente, mais l’attente de quoi? Et il y a ces fils de coton tissés de manière régulière et géométrique comme un appel au dialogue entre les êtres humains, à la solidarité. L’artiste vit au Mali qui connaît de manière intense les mouvements contradictoires de désolation et de solidarité» explique un site spécialisé.

Aujourd’hui, Ibrahim Ballo déplore que le métier d’artiste plasticien ne soit pas bien connu par la population et que leurs messages ne sont pas compris.

Expositions individuelles

* «Donne la parole» | Galerie Carole Kvasnevski, Paris, France, 2023

* Résidence: Fondation Pernod Ricard and Ateliers Sahm, Brazzaville, République démocratique du Congo | Montevideo Art Centre, Marseille, France, 2022

* «Fil d’hibernation, de l’hibernation au… confinement» | Galerie Chauvy, Paris, France, 2021

* Résidence: Institut Français, Cité Internationale des arts, Paris, France, 2020

* «Méditation» | Villa Soudan, Bamako, Mali, 2019

* Villa Yiri Suma, Ouagadougou, Burkina Faso, 2019

* AKAA (Also Known as Africa) Art & Design Fair, avec Galerie Chauvy, Paris, France, 2018

* Segou’Art Solo Show | Off du Salon d’art Contemporain du Mali, 2016

Prix

2022 - 1er prix au Festival Segou’Art - 18e édition

2020 - Lauréat du programme de résidence 2020 de l’Institut français Mali et de la Cité Internationale des arts Paris | France

2017 - 1er Prix : Arts visuels des Ateliers Sahm, RIAC, Brazzaville, République démocratique du Congo


Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 11/06/2024 à 08h20