Si en Mauritanie, le latchiri haako est surtout prisé par les communautés négro-africaines -peul, soninké, wolof et bambara-, de nombreux compatriotes maures, qui ne sont pas historiquement des habitués de ce plat, l’apprécient en le découvrant au gré des invitations et rencontres.
Le latchiri haako (littéralement: «couscous avec les feuilles de haricot») est préparé avec de nombreux ingrédients. Le latchiri, le couscous, est fait à base de céréales locales, traditionnellement le sorgho, dont la culture est répandue en Afrique de l’Ouest. Quant au haako, la sauce, il est préparé avec de nombreux ingrédients.
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Djeynaba Ousmane Ba, propriétaire d’un restaurant à Nouakchott, souligne que la préparation du latchiri haako renvoie à un savant mélange culinaire, un cocktail au goût et aux saveurs incomparables. Elle parle d’un plat typiquement africain, à base de feuilles de haricot et de couscous et cite les nombreux ingrédients rentrant dans sa composition: feuilles de haricot hachées, viande, poisson, oignons, poivre, sel, poisson sec, arachides moulus, grains de melons moulus…
La restauratrice rappelle le nombre important d’heures absolument nécessaires à la préparation de ce plat vendu uniquement le samedi soir dans son établissement et qui est à l’origine d’une grosse affluence pendant le week-end.
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Consommé uniquement au village jusqu’à un passé récent, et seulement le soir, le latchiri haako s’est progressivement installé dans les habitudes alimentaires des Nouakchottois au cours de ces dernières années.
Cheikh Saad Bouh Tandia, haut cadre à la retraite, vient acheter son plat de couscous aux feuilles de haricot tous les samedis soirs. Il loue un mélange aux ingrédients produits sur le territoire national et invite les Mauritaniens à consommer local, pour échapper à la tyrannie des habitudes alimentaires importées dont la géopolitique a montré les dangers au cours de ces dernières années avec la pandémie du coronavirus (Covid-19) et la guerre Russie-Ukraine.
Enfin, Mamadou Diop, client et habitué du coin, vient prendre son plat tous les samedis soir en parcourant une vingtaine de kilomètres.