Mauritanie: des mois sans salaire, des promesses sans lendemain... l’ire des enseignants contractuels

Sit-in des contractuels de l'éducation nationale à Nouakchott.

Le 03/04/2024 à 10h53

VidéoLes enseignants contractuels ont protesté en début de semaine, dans les locaux du ministère de l’Education nationale à Nouakchott, pour dénoncer leur statut «précaire» et leur catégorie professionnelle «marginalisée et privée de ses droits».

Pour faire face au déficit en ressources humaines, alors que l’école vit une profonde crise, le gouvernement mauritanien avait décidé, il y a quelques années, de faire appel à des enseignants contractuels. Au fil des années, ils sont devenus indispensables notamment dans les différentes régions où ils comblent le déficit en enseignants.

Actuellement, ils sont 500 instituteurs contractuels dans l’enseignement primaire et 130 du même statut dans le secondaire. Certains d’entre eux n’ont pas vu leur situation évoluer d’un iota depuis plusieurs années, contrairement aux promesses et engagements du gouvernement.

Ces contractuels disent vivre une situation précaire et se sentent discriminés vis-à-vis de leurs confrères de la fonction publique.

Face à cette situation qui perdure, les contractuels ont tenu, le lundi 1er avril 2024, un sit-in dans les locaux du ministère de l’Education nationale et de la réforme du système éducatif pour réclamer un traitement conforme à celui de tous les professionnels de la craie.

Ibrahima Lom, enseignant contractuel, dénonce les engagements non tenus du gouvernement depuis plusieurs années. Cette inertie des autorités publiques sanctionne cette catégorie d’enseignants dont certains ne sont pas payés depuis de nombreux mois et travaillent loin de leur région d’origine. Il revendique les indemnités de craie et d’éloignement.

Allant dans le même sens, Cheikh Brahim, enseignant contractuel, expose les multiples maux à l’origine de la précarité et de la frustration des enseignants, victimes d’engagements répétés mais jamais tenus de la part du gouvernement.

Enfin, Oumoukelsoum mint Alem, enseignante contractuelle, aussi qui déplore les conditions de vie et de travail d’une catégorie exclue, marginalisée et privée de ses droits.

A travers cet énième sit-in, les contractuels souhaitent attirer l’attention des autorités sur leur situation fragile et demandent tout le changement de leur statut de contractuel en les intégrant dans la fonction publique.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 03/04/2024 à 10h53