Au Niger, la lutte traditionnelle, qui se déroule dans une arène entre deux adversaire, est le sport roi. Cette discipline est également l’objet de la plus importante compétition sportive du pays: le Sabre national, appellation du Championnat national de lutte traditionnelle.
Les pères initiateurs de cette discipline, en 1975, avaient pour objectif de renforcer la cohésion et l’unité nationales. «C’est une pratique traditionnelle, ancestrale avec des aspects culturels et sportifs. Avant 1975, les jeunes des villages s’organisaient pour affronter leurs frères d’autres villages et cela se faisait dans un cadre fraternel pour célébrer la bonne récolte et se déroulait sous le contrôle des aînés et des autorités coutumières. Cela durait trois mois et les lutteurs parcouraient plusieurs villages. La première édition du Sabre national a vu le jour, de manière officielle, en 1975 dans la région de Tahoua. Les autorités de l’époque l’avait institué non seulement pour le développement des infrastructures sportives dans les régions, mais aussi pour valoriser les jeunes lutteurs et promouvoir la cohésion et l’unité nationales», déclare Malam Barka, directeur technique de la Fédération nigérienne de lutte traditionnelle.
Le Sabre national est devenu un rendez-vous annuel attendu par des millions d’amateurs. Depuis son institution, des réformes ont été apportées pour rendre la lutte traditionnelle plus attractive. Elle est depuis des années ancrée dans la culture nigérienne au point de devenir un événement d’envergure nationale et même internationale. «La lutte traditionnelle c’est le sport favori au Niger, c’est une période très marquante car toutes les préoccupations sont tournées vers le Championnat. Nous pris l’habitude de suivre même avec nos téléphones le déroulement des combats. C’est une identité culturelle», explique Ousmane Abache, citoyen nigérien.
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«C’est un vecteur de paix, de cohésion sociale. Elle a aussi une dimension économique car à chaque fois que le Championnat est organisé dans une des régions du pays, on y enregistre des retombées économiques. Dans ce contexte d’insécurité au Niger, cette lutte traditionnelle rassemble les populations et c’est important», déclare Abdoul Kader, un autre nigérien.
Fin 2022, la région de Diffa a abrité la 43ème édition du Sabre national ou Championnat national de lutte traditionnelle. C’est dire qu’après plus de 40 ans d’existence, cette compétition a beaucoup évolué au point d’inspirer la mise en place du Code de la lutte africaine. «La lutte a tellement évolué au point d’inspirer le code de la lutte africaine. Le premier Championnat d’Afrique de lutte traditionnelle a eu lieu ici à Niamey en 1995. C’est sur la base du Code de la lutte nigérienne que le Code de la lutte africaine a été élaboré», rappelle Malam Barka.
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La compétition enregistre la participation de 80 lutteurs à raison de dix par région qui s’affrontent individuellement pendant dix jours. Ils sont sélectionnés après tirage au sport. Au terme de la compétition, le vainqueur de la finale remporte le titre de «Roi des arènes».
C’est le président de la République qui remet le Sabre ainsi que le premier Prix au vainqueur. Plusieurs autres distinctions sont par la suite remises aux autre compétiteurs. Ces Prix ont connu une évolution au fil des éditions, afin de permettre aux lutteurs de vivre de leur discipline. Chaque édition du Championnat national de lutte porte sur un thème spécifique. La lutte traditionnelle occupe une place de premier rang dans la vie sociale du pays