Une éducation basée sur les compétences, un placement professionnel à 100% de ses diplômés et un ratio un professeur pour cinq étudiants… Ce sont là quelques arguments que cherche à faire valoir l’Université américaine de sciences et technologie de Dakar.
Des promesses qui attirent chaque année les nouveaux bacheliers qui se bousculent à chaque rentrée devant cet établissement d’excellence situé au cœur de la station naturelle de la Somone dans la région de Thiès.
C’est dans ce haut lieu, créé de toute pièce par le Dr Sidy Ndao, un ancien professeur agrégé au département de génie mécanique et des matériaux de l’Université du Nebraska-Lincoln (UNL) et chercheur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), qu’étudie Rokhaya Diagne, une jeune entrepreneuse sénégalaise.
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Encore peu connue du grand public au Sénégal, cette étudiante en bio-informatique de 25 ans fait partie de la nouvelle génération de jeunes Africains qui sont convaincus que la technologie peut résoudre les plus grands problèmes du continent.
Selon le New York Times qui vient de lui consacrer un long article, Rokhaya Diagne est déjà une valeur sûre du secteur de la santé en Afrique. La publication américaine se dit convaincue qu’elle et les jeunes Africains de sa génération ont les capacités de venir à bout de cette terrible maladie: «Adolescente, elle adorait les jeux vidéo. Maintenant, elle utilise l’IA pour tenter d’éradiquer le paludisme. Rokhaya Diagne, une jeune entrepreneure de 25 ans au Sénégal, fait partie d’un sous-ensemble représentatif de l’énorme population de jeunes Africains qui est convaincue que la technologie peut résoudre les plus grands problèmes du continent».
Un meilleur système d’identification des cas positifs en s’appuyant sur l’I.A.
Elle nourrit des ambitions au-dessus de son jeune âge, consistant à utiliser l’intelligence artificielle pour améliorer l’efficacité de la lutte contre plusieurs maladies en Afrique, en particulier le paludisme qui tue plus de 600.000 personnes chaque année dans le monde dont 96% des cas en Afrique.
Alors qu’au Sénégal, l’un des principaux problèmes de santé est l’absence de tests rapides et fiables de dépistage du paludisme dans les zones rurales. Elle a donc entrepris de concevoir un meilleur système d’identification des cas positifs en s’appuyant sur l’I.A.
Le journal américain rapporte que son dynamisme lui a valu d’être reconnue. Son projet a récemment été récompensé lors d’une conférence sur l’informatique au Ghana et a reçu un prix national au Sénégal pour l’entrepreneuriat social, ainsi qu’un financement de 8.000 dollars.
A cette récompense, s’ajoutent de nombreuses opportunités. Son invention est sur le point d’être commercialisée et Rokhaya Diagne sait déjà ce qu’elle veut entreprendre par la suite: utiliser l’I.A. pour détecter les cellules cancéreuses.
Et son voyage au Ghana, qui était son premier déplacement à l’étranger, n’est que le premier épisode d’une longue série. D’ailleurs, elle se rendra en Suisse ce mois de novembre pour participer à un programme de formation des innovateurs afin d’obtenir davantage d’aide pour lancer son projet sur le paludisme.