Lors de son discours de circonstance, Makhtar Diop, le directeur général et vice-président exécutif de l’IFC, Société Financière Internationale relevant de la Banque mondiale, félicitait les pays qui agissent sur les secteurs clés du développement économique de l’Afrique. Le Rwanda, par exemple, investit massivement dans le secteur de la santé couplé à la technologie de pointe et bien d’autres secteurs.
Quant au Maroc, le directeur général du groupe de la banque mondiale a parlé de son investissement accru et exemplaire en engrais. Et cela peut avoir des conséquences désastreuses directement sur la sécurité alimentaire et l’économie africaine si rien n’est fait. .
«L’appel à l’action est donc, avant tout, l’éducation, l’éducation, l’éducation. Utiliser l’IA pour faire un bond en avant. Quelqu’un a mentionné le Maroc tout à l’heure. Et je suis d’accord. Ce qui a été fait avec l’université marocaine est incroyable. En moins de dix ans, elle est devenue la meilleure université, voire la meilleure université d’Afrique. Les compétences numériques y sont si bonnes que mon institution, le BCG a décidé de délocaliser l’un de ses plus grands hubs d’IA au Maroc...».
Mais ce ne sont pas seulement ces mentions qui ont fait briller le Maroc à l’Africa CEO Forum 2024, les 16 et 17 mai à Kigali. A part les stands des institutions comme OCP Afrique ou encore l’Université Mohammed VI Polytechnique, un panel de discussion intitulé: «Invest in Morocco: Décarboner pour prospérer» a été organisé.
D’ici 2050 le changement climatique pourrait contraindre 216 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur propre pays, entraînant ainsi des foyers de migration climatique à partir de 2030, qui, selon la Banque mondiale est un phénomène qui s’étendra et s’intensifiera par la suite.
Selon Mohammed Benjelloun, consultant en stratégies à l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations, AMDIE, l’organisation d’un tel panel témoigne de la volonté du Maroc de partager les bonnes pratiques avec d’autres pays du continent mais également à tendre l’oreille pour d’éventuelles suggestions ou témoignages de bonnes pratiques.
«Le Maroc considère qu’il est important de participer à l’Africa CEO Forum parce que c’est l’une des plus importantes rencontres pour les affaires en Afrique et ça permet de présenter les opportunités d’investissement et de sourcing à partir du Maroc ou à ses partenaires. Ca permet d’organiser une conférence par exemple sur les potentiels du Maroc et les initiatives prises par les gouvernements successifs sous la haute supervision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et qui ont permis d’ériger les différentes politiques publiques vers le développement durable».
Pour le Maroc, le déploiement de sa politique de décarbonation vise à répondre proactivement à ses besoins nationaux et à anticiper les réglementations internationales, de plus en plus contraignantes, à l’image de l’instauration du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne qui touche les chaînes de valeurs exportatrices. Sur le volet de la transition énergétique, le Maroc ambitionne d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la puissance globale installée à 52%, et de réduire la consommation d’énergie de 20% à l’horizon 2030.
La participation du Maroc à l’Africa CEO Forum 2024 revêt également d’une autre volonté du Royaume, celle de présenter la nouvelle charte d’investissement adoptée par le pays et qui octroie des avantages aux investisseurs étrangers notamment africains poursuit Mohammed Benjelloun.
«Bien Sûr que l’Afrique doit croire en l’Afrique. Notre participation à l’Africa CEO Forum de cette année permet de présenter à nos frères et amis africains les avantages que présente la nouvelle charte d’investissement adopté par le Royaume du Maroc en décembre 2022 et qui octroi des avantages certains aux investisseurs aussi bien locaux qu’étrangers et notamment africains, et qui peuvent aller jusqu’à 30% du capital d’investissement réalisé».
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Pour rappel, le Maroc est le deuxième investisseur africain sur le continent après l’Afrique du Sud, sachant que 45% du total des IDE (investissements directs étrangers) marocains à l’étranger sont réalisés en Afrique subsaharienne. Parmi les institutions marocaines qui étaient présentes à l’Africa CEO Forum, on peut citer OCP Africa, Royal Air Maroc, l’Université Mohammed VI Polytechnique, la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), Cooper Pharma, etc.