Doté d’une vaste expérience africaine et mondiale, le titulaire d’un MSc en économie agricole, d’un MPhil avec distinction et d’un doctorat en économie foncière (Université de Cambridge, Royaume-Uni), Kevin Urama est la figure de proue dans la promotion des investissements en Afrique. L’économiste chevronné qui a séjourné, du 25 au 29 septembre 2023, au Danemark, en Finlande, en Irlande, en Norvège et en Suède, vient ainsi d’accomplir une énième mission dans le cadre d’un voyage de séduction pour tenter de convaincre les entrepreneurs des pays scandinaves et de l’Irlande à faire de l’Afrique leur destination d’affaires et d’investissement.
«Avec une population de plus de 1,3 milliard d’habitants, 600 millions de jeunes, une urbanisation rapide et des revenus croissants pour les classes moyennes, l’Afrique est la première frontière des marchés émergents», a-t-il indiqué. Urama était accompagné, lors de ce voyage, par Mette Knudsen, administratrice de la Banque africaine de développement représentant le groupe des pays nordiques, l’Inde et l’Irlande.
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Selon Kevin Urama, cité par un communiqué de la Banque africaine de développement (BAD), l’agriculture et l’énergie en Afrique offrent d’immenses opportunités pour le commerce et l’investissement avec les pays nordiques, car la taille du marché de l’alimentation et de l’agriculture en Afrique atteindra 1.000 milliards de dollars américains d’ici à 2030, contre 300 milliards de dollars en 2022.
Alors que l’Afrique possède 65 % des terres arables non cultivées de la planète, ce qui représente un vaste potentiel pour l’agriculture durable et l’agro-industrie, les représentants de la BAD sont convaincus que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le plus grand bloc régional au monde en termes de nombre de pays, c’est un gros marché estimé à 3.500 milliards de dollars qui devrait intéresser les entreprises danoises.
«Les entreprises danoises devraient saisir ces opportunités commerciales et investir davantage en Afrique», a appelé Urama, qui est également le vice-président du Groupe de la Banque chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances. Il a indiqué que le commerce bilatéral entre le Danemark et l’Afrique avait augmenté de 28,6 % entre 2018 et 2022, passant de 2 milliards à 2,6 milliards de dollars américains, soulignant qu’il y avait un potentiel de croissance.
Entre 2018 et 2022, les exportations totales de la Norvège vers l’Afrique ne représentaient en moyenne que 0,4 % des importations totales de l’Afrique.
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«Mais cette augmentation est insuffisante, tant en valeur qu’en termes relatifs. Entre 2018 et 2022, les exportations totales du Danemark vers l’Afrique ne représentaient en moyenne que 0,3 % du total des importations mondiales de l’Afrique», a-t-il précisé.
Les importations du Danemark en provenance d’Afrique ne représentaient que 0,1 % des exportations totales de l’Afrique entre 2018 et 2022.
«Il faut que cela change, compte tenu de l’énorme potentiel et des opportunités que les marchés africains offrent aux entreprises danoises en matière de commerce et d’investissement, ainsi que du partenariat solide entre le Danemark et les pays africains», a poursuivi Urama avant de souligner le faible niveau des échanges commerciaux entre la Norvège et les pays africains, malgré l’énorme potentiel que les marchés africains offrent aux entreprises norvégiennes.
En effet, le commerce bilatéral est passé de 3,1 milliards de dollars en 2018 à 5,2 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 68 %. Les investissements directs étrangers (IDE) de la Norvège en Afrique étaient estimés à 1,6 milliard de dollars américains en 2021, soit une baisse de 12 % par rapport à 2020.
«Il reste beaucoup à faire pour améliorer le commerce et l’investissement entre la Norvège et l’Afrique. Entre 2018 et 2022, les exportations totales de la Norvège vers l’Afrique ne représentaient en moyenne que 0,4 % des importations totales de l’Afrique», a-t-il ajouté avant de lancer des appels similaires aux investisseurs irlandais, finlandais et suédois, les encourageant à saisir les opportunités d’investissement en Afrique, en particulier dans des domaines clés tels que les métaux verts, comme le lithium et le cobalt, qui stimuleront la croissance du marché mondial des technologies propres.
Rappelons que le continent détient 80 % des réserves mondiales de platine, 50 % de celles du cobalt et 40 % de celles du magnésium, ainsi que de vastes gisements de lithium et de graphite. A cela s’ajoutent d’autres opportunités inexploitées dans le développement de zones spéciales de transformation agro-industrielle.