Après une année touristique exceptionnelle marquée par des records d’arrivées, les pays maghrébins devraient s’illustrer à nouveau cette année en battant leurs propres records de l’année passée. Les indicateurs sont globalement bien orientés pour espérer une année touristique satisfaisante.
Comment expliquer ces performances? D’abord, il y a bien évidement l’impact de la reprise du tourisme mondial après la crise sanitaire du Covuid-19 et ceux de la guerre Russie-Ukraine qui ont porté un sévère coup au secteur touristique international. Après la reprise amorcée en 2023, l’année en cours devrait confirmer et consolider celle-ci dans un contexte mondial beaucoup plus favorable. Outre la bonne orientation de l’économie mondiale, la conjoncture est marquée par une forte décrue inflationniste qui impacte positivement le pouvoir d’achat des citoyens et les dépenses consacrées aux loisirs.
Maroc: 7,4 millions d’arrivées de touristes enregistrés durant les 6 premiers mois de l'année.. DR
Les politiques mises en place par de nombreux États, notamment ceux du Maghreb, pour attirer davantage de touristes via la promotion des destinations, l’augmentation des dessertes aériennes avec les principaux émetteurs, ont également porté leurs fruits.
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Alors que la saison estivale est bien amorcée, les chiffres officiels laissent supposer que le cru 2024 devrait enregistrer des records en termes d’arrivées de touristes. Les mois de juillet et août, qui constituent la haute saison, devraient donner une idée globale de la tendance lourde de l’évolution du secteur touristique au niveau du Maghreb.
Maroc: 7,4 millions d’arrivées de touristes
Le volume des arrivées enregistré à fin juin 2024 montre clairement qu’au Maroc le tourisme est sur la bonne voie. En effet, durant les six premiers mois de l’année, les arrivées ont augmenté de 14%, par rapport à la même période de l’année dernière, pour s’établir à 7,4 millions de touristes, avec un record de 1,5 million de touristes enregistrés pour le seul mois de juin, en hausse de 10% par rapport à la même période de l’année dernière.
Cette hausse est exceptionnelle dans ce sens qu’elle dépasse de 38% le niveau enregistré durant les 6 premiers mois de 2019, année de référence du tourisme d’avant la crise sanitaire. «Le tourisme marocain poursuit sa trajectoire ascendante, comme en témoigne la croissance exceptionnelle du premier semestre 2024», s’est réjouie Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, qui explique que «les atouts uniques de notre pays combinés à la mise en œuvre de notre feuille de route portent leurs fruits. Notre objectif de 17,5 millions de touristes est plus proche que jamais.»
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Pour comprendre l’ampleur de cette performance, il faut souligner que le Maroc table sur une augmentation de 1 million de visiteurs pour toute l’année 2024. Or, sur uniquement les 6 premiers mois de l’année, le Royaume a gagné 909.000 visiteurs additionnels, soit l’équivalent du surplus qu’il espérait durant toute l’année.
Or, c’est durant le second semestre que les pics d’arrivées de touristes sont enregistrés au niveau du Royaume sous l’effet combiné des arrivées de touristes estivaux et du retour des Marocains résidents à l’étranger (MRE) qui séjournent en masse au pays durant la période estivale.
Ainsi, après avoir gagné un peu moins d’un million de touristes en 6 mois, tout indique que le second semestre sera exceptionnel et l’objectif des 15 millions de touristes en 2024 est plus que dans les cordes du royaume. C’est dire que les perspectives touristiques sont bonnes et, peut-être, que le Royaume finira par supplanter cette année, l’Égypte qui trône depuis longtemps au sommet du tourisme africain en termes d’arrivées de visiteurs.
Faible croissance en Égypte
L’Égypte a enregistré une faible croissance du nombre d’arrivées au terme des 6 premiers mois de l’année avec un volume de 7,069 millions de visiteurs, contre 7,062 millions lors du premier semestre de l’année dernière. Une quasi stagnation qui peut s’expliquer par les tensions régionales notamment à Gaza, mais aussi à la poursuite de la guerre Russie-Ukraine, pays d’où venait un nombre important de touristes attirés par le balnéaire.
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Face à ces deux facteurs défavorables, les responsables égyptiens ont déployé des efforts pour promouvoir la destination et diversifier l’origine des touristes en pénétrant de nouveaux marchés tels que la Chine, l’Inde, l‘Australe, l’Arabie Saoudite, le Brésil… Ces facteurs, combinés aux efforts déployés dans l’aérien ont permis à la destination égyptienne d’afficher une certaine résilience malgré un contexte régional qui n’est pas des plus favorables.
A noter que les nuitées ont enregistré une progression de 3,85% à 70,2 millions, contre 67,7millions au cours de la même période de 2023. Pour le reste de l’année, l’Égypte qui avait enregistré un record de 14,906 millions de touristes en 2023, compte améliorer ses performances durant le second semestre. Pour rappel, l’Égypte s’est engagée dans une stratégie touristique qui devrait lui permettre d’atteindre la barre des 30 millions de touristes en 2028.
Tendance haussière en Tunisie
Selon les chiffres disponibles de la période allant du 1er janvier au 10 juillet 2024, les arrivées de touristes ont progressé de 5,2% pour s’établir à 4,41 millions de visiteurs dont 1,42 touristes algériens. Et la situation devrait davantage s’améliorer durant le second semestre de l’année en cours couvrant notamment la période estivale durant laquelle les mois de juillet et août constituent les pics d’arrivées de touristes.
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D’ailleurs, les données de la première décade du mois de juillet 2024 -du 1er au 10 juillet- montrent clairement une tendance haussière, comparativement à la même période de l’année dernière. Ces hausses viennent du marché européen (+19,1%), algérien (+16,9%), nord-américain (+13,1%), moyen-oriental (+11,1%) et des Tunisiens résidents à l’étranger (+7,1%). Cependant, il reste à transformer ces performances enregistrées durant les 10 premiers jours du mois de juillet en réalité pour le reste de l’année.
Les recettes suivront-elles?
Reste à savoir si cette hausse des arrivées se traduira par une augmentation des recettes touristiques. Des données disponibles durant les 5 premiers mois montrent que sur ce volet également tout semble évoluer positivement dans le bon sens.
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Ainsi, pour la Tunisie, en cinq mois, les recettes touristiques se sont établies à 2,1 milliards de dinars, en hausse de 7,8% par rapport à la même période de l’année précédente. Toutefois, en 5 mois, on est encore loin d’atteindre le tiers du record de recettes de 6,7 milliards de dinars de tunisiens enregistrées en 2023 (6,7 milliards de dinars en 2023).
En ce qui concerne l’Égypte, les recettes se sont inscrites en hausse en s’établissant à 6,6 milliards de dollars durant les 6 premiers mois de l’année, contre 6,3 milliards lors de la même période de l’année dernière.
Enfin, au Maroc, en attendant des données plus récentes, celles qui concernent la période de fin avril montrent une hausse de 10,6% par rapport à la même période de 2023 et s’établissent à 3,2 milliards de dollars.
