Rabiou Balla Souleymane vend rafraîchissements et produits laitiers dans sa boutique improvisée dans le campus universitaire. Cette étudiante de la filière art et culture à l’université de Niamey, explique: «Tu es étudiant mais tu es obligé de tendre la main tout le temps. Même à la maison, tes parents finissent par se lasser de toi» déplore l’étudiante selon laquelle il faut bien se prendre en charge.
Au campus universitaire de Niamey, ils sont nombreux dans le cas de Rabiou et qui partagent leur temps entre amphis et tiroir-caisse.
C’est le cas de Sayabou Souley Amirou, étudiant en Master 1 à la Faculté des sciences économiques et de gestion fatiguée de «dépendre de la famille, des tantes et des tontons». Alors, et pour ne pas être une charge pour sa famille, elle vend un bric-à-brac d’articles, des vêtements aux sacs à main en passant par les articles électroniques.
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«Mon habillement, ma restauration et tout ce qui se rapporte aux études, je le prends en charge grâce à ce petit métier» assure Sayabou Souley Amirou, tout heureux que son petit commerce n’entrave pas ses études: «la preuve, je suis arrivé jusqu’au Master» témoigne non sans fierté cet étudiant à la Faculté des sciences économiques et de gestion.
Aujourd’hui, la débrouillardise de ces jeunes étudiants est bien perçue par la communauté estudiantine. «Je les encourage et même que je vais faire comme eux. Je voudrais bien, mois aussi, tenir un commerce pour m’en sortir» reconnaît Abdoul Kader Amadou qui avoue être «un brin jaloux» des autres étudiants qui font recettes chaque jour.
Pourtant, les débuts n’ont pas été faciles: «J’avais commencé par faire du porte-à-porte, bâtiment par bâtiment, fada par fada ces jeunes qui se regroupent chaque nuit. Certains ne te répondent même pas» répondre est mieux» se rappelle Sayabou Souley Amirou.
Au-delà de financer leurs études, pour ces étudiants versés dans le système D au sein du campus universitaire, ce petit commerce constitue un tremplin vers l’auto-emploi, plutôt que d’attendre tout de l’Etat.