Le Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA) constitue un levier stratégique pour accélérer la transition vers une économie continentale mieux intégrée et à plus forte valeur ajoutée, condition essentielle pour que l’Afrique tire pleinement parti de son immense potentiel économique.
En 2019, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a créé le FEDA dans le but de combler le déficit annuel de financement estimé à 110 milliards de dollars pour le commerce intra-africain, le développement des exportations à valeur ajoutée et les chaînes de valeur industrielles.
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Le Rwanda a très tôt ratifié l’accord et accueille désormais le siège de cette institution stratégique. Doté d’un capital initial de 770 millions de dollars, le FEDA ambitionne de catalyser la transformation économique africaine. Comme l’explique sa directrice générale Marlène Ngoyi Mvidia, le fonds façonne l’avenir de l’industrialisation avec des investissements dans des zones économiques spéciales. «En moins de 4 ans, 300 millions ont été déployés et nous accélérerons dans les mois à venir pour amplifier notre impact continental.», fait-elle valoir.
Pour sa part, le Premier ministre rwandais souligne que l’établissement du FEDA reflète l’engagement du pays pour le développement économique national et la transformation de l’Afrique, dans l’esprit de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. En effet, malgré d’importantes ressources, le commerce intra-africain reste très faible en raison d’une intégration économique insuffisante et d’une valorisation sous-optimale des matières premières.
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Pour remédier à ces défis, le FEDA propose un éventail d’instruments financiers adaptés aux entreprises de toutes tailles, couvrant des secteurs clés comme les télécoms, l’énergie, l’agro-industrie ou la fabrication. Marlène Ngoyi Mvidia ajoute que le fonds compte aller encore plus loin. «Nous irons au-delà des secteurs traditionnels pour soutenir l’économie créative, moteur de croissance durable», dit-elle.
Le président d’Afreximbank, Benedict Oramah, voit le FEDA comme «un nouvel outil pour l’Afrique afin de constituer sa propre base de capitaux pour se développer. En visant les entreprises dynamiques de la valeur ajoutée, des services et des technologies, elle conduira une nouvelle vision de croissance portée par un secteur privé fort.»
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Au-delà de son rôle facilitateur pour l’internationalisation des entreprises rwandaises, l’accueil de la FEDA et du Fonds d’ajustement de 1 milliard de dollars pour la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) renforce, selon Francis Gatare, directeur général de l’Office rwandais de développement (RDB), le positionnement du Rwanda comme plaque tournante financière et commerciale régionale.