Une délégation de la Banque africaine de développement (BAD), conduite par Zenab Touré, cheffe de la division Société civile et engagement communautaire de l’institution financière panafricaine, a présenté mercredi à Nouakchott une étude sur l’entrepreneuriat féminin en Afrique. La rencontre s’est tenue en présence de plusieurs dizaines de membres du Conseil mauritanien des femmes d’affaires (CMFA), présidé par Fatimetou mint Sidi Mohamed Elvil.
Ce document, couvrant 16 pays, 409 associations et 2.544 femmes d’affaires, dresse un état des lieux de l’entrepreneuriat féminin sur le continent. Il révèle qu’en Afrique, près d’une femme sur quatre est engagée dans une activité entrepreneuriale. L’étude vise à préparer un programme de coordination des actions, pour renforcer les capacités et faciliter l’accès au crédit.
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Pour Zenab Touré, «nous sommes là pour présenter la cartographie des femmes entrepreneures en Afrique. Nous avons choisi la Mauritanie, pays où l’on note un dynamisme effectif chez les femmes entrepreneures, en plus d’un cadre institutionnel et d’organismes de microfinance». Le rapport souligne que, malgré de nombreux défis, les entrepreneures africaines font preuve d’un réel dynamisme. Il préconise une meilleure organisation, un réseautage efficace, l’utilisation accrue des outils numériques, ainsi que le plaidoyer, pour surmonter les obstacles liés notamment au financement.
De son côté, Fatimetou mint Mogueya, présidente de l’Union mauritanienne des femmes commerçantes (UMAFEC), salue «l’organisation d’une journée porteuse de fortes attentes» et espère que les initiatives portées par la BAD renforceront l’entrepreneuriat féminin en Afrique, en particulier en Mauritanie. Elle appelle à un effet de levier grâce au leadership de la BAD, en synergie avec les banques locales.
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Au terme de cette rencontre, un constat s’impose: l’entrepreneuriat féminin africain n’est pas un phénomène marginal, mais un moteur silencieux de transformation économique et sociale. Reste à savoir si les promesses de coordination, de financement et de soutien numérique se traduiront, sur le terrain, en un véritable tremplin pour ces millions de femmes qui, de Nouakchott à Nairobi, bâtissent chaque jour un autre visage de l’Afrique.