A 7 h30 de chaque matin, les fonctionnaires de l’Etat doivent prendre leur service, les autres en ont pour 9 heures de travail par jour. Dans ces conditions, il devient difficile de respecter les traditionnels repas pris en famille.
Que l’on soit salarié du secteur public ou non, beaucoup de Maliens n’ont d’autres alternatives que de manger dehors, dans un restaurant ou alors passer commande auprès de livreurs de repas.
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Et comme rien n’arrête l’ingéniosité des Bamakois, l’habitacle du tricycle est tout simplement transformé en cuisine comprenant un garde manger, un réchaud électrique, des chaises et tout un bric-à-brac d’objets hétéroclites.
Et si le client ne vient pas au restaurant, c’est le restaurant qui va à la recherche d’un appétit à satisfaire, de quartier en quartier pour écouler les menus préparés sur un trois-roues. A partir de 1.000 francs cfa, ces restaurants offrent du fromage, du poulet, de la viande, des jus de fruit...
Ce nouveau mode de restauration vise à répondre à une demande d’une clientèle de plus en plus nombreuse et offrir des emplois aux jeunes. Bassékou Doumbia, gérant d’un restaurant mobile affirme réaliser jusqu’à 30.000 fcfa de recette par nuit.
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Reste que l’hygiène n’est pas vraiment au rendez-vous chez de nombreux restaurants mobiles. Adama Konaté, médecin spécialiste en gastro-entérologie au sein d’une unité de santé de la capitale malienne, reçoit à longueur de journée des cas de toxi-infection alimentaire qui se manifestent par des diarrhées, des vomissements et beaucoup d’autres malaises liés au manque d’hygiène.
Pour éviter ces complications de santé, le praticien exhorte les promoteurs des restaurants ambulants à bien assurer la propreté des aliments et du lieu où sont préparés les repas. Selon le médecins spécialiste, beaucoup de ses patients disent que leur malaise est apparu après qu’ils ont pris de la nourriture dans restaurant ambulant.
Ces risques sanitaires sont aggravés par l’absence de réglementation d’une telle activité. Selon l’inspecteur des impôts Yacouba Diakité, cette activité de la restauration ambulante bien que lucrative n’est pas ciblée par l’administration fiscale. Pour lui, cela est dû au fait que ceux qui pratiquent cette activité n’ont pas de place fixe. Mais selon lui, des mesures globales sont en train d’être prises pour mieux encadrer ce secteur.