Burkina Faso: le prêt scolaire, bonne ou mauvaise solution? L’avis des uns et des autres

Une salle de classe.

Le 07/09/2023 à 11h15

Les frais de scolarité sont une équation à plusieurs inconnues que doivent résoudre de nombreux parents d’élèves déjà sous pression, l’insécurité ayant fait exploser les prix. Certains d’entre eux n’hésitent pas à s’endetter auprès des banques qui leur proposent des prêts scolaires. D’autres, par contre, préfèrent s’en tenir éloignés.

Chaque rentrée scolaire au Burkina charrie son lot de problèmes. En plus des fournitures scolaires, les parents sont confrontés aux prix très élevés de la scolarité. Tous les moyens sont bons pour que les enfants retrouvent le chemin de l`école, quitte à contracter des prêts auprès de certaines institutions bancaires.

«C’est une bonne chose, ça permet aux parents de scolariser leurs enfants», explique Aicha Diallo, parente d’élèves. Pour l’instant, elle n’a pas contracté de prêt, mais reconnait que c’est une alternative qui soulage ceux qui n’ont pas les moyens.

Contrairement à Aïcha, Daouda Zoungrana a déjà pris in crédit bancaire pour la scolarité de son fils. Prévoyante, elle conseille: «Le prêt scolaire aide beaucoup, c’est bénéfique. Si tu prends ce crédit pour payer la scolarité des enfants, dans ce cas et uniquement dans ce cas, il faut le faire. Mais ne prends pas le prêt scolaire pour faire autres choses», insiste Daouda.

Comme le dit Daouda, le prêt scolaire que proposent certaines banques est souvent détourné à d’autres fins par certains chefs de famille. Un comportement que Victor Yapo qualifie de «déplorable».

«Prendre le prêt et ne pas payer la scolarité de ton enfant qui se trouve en situation difficile, c’est être un parent d’élèves de mauvaise foi, c’est du vol. Pour tout dire, tu as volé l’argent qui devait servir à financer la vie de ton enfant», conclut-il d’un air sévère.

La plupart des parents d’élèves reconnaissent l’utilité du prêt scolaire surtout en cette période de crise sécuritaire qui a entraine l’augmentation non négligeable des dépenses, dont certaines ont pratiquement doublé. Ceux qui n’en ont pas besoin conseillent aux contractants de faire bon usage du prêt scolaire, l’avenir des enfants en dépend.

A condition d’être salarié du secteur public ou privé, certaines banques proposent d’étaler sur onze mois les dépenses liées à la scolarité des enfants pour un montant allant jusqu’à 5 mois du salaire du demandeur de ce prêt.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 07/09/2023 à 11h15