La situation sécuritaire dans la zone transfrontalière affecte le commerce du bétail. Les éleveurs ont souvent du mal à exporter leurs marchandises du Burkina vers les pays voisins à cause de l’insécurité sur les routes.
Madi Sawadogo, marchand de bétail, déplore le contexte difficile qui ne permet plus la fluidité du transport de bétail.
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«Le marché est morose. Lorsque le bétail arrive chez nous, il est aussitôt exporté vers le Niger ou Dori dans le Sahel. Il nous arrive de nous tourner les pouces pendant une vingtaine de jours. Notre plus grand souci, c’est l’insécurité qui impacte durement nos activités», se désole Madi, un marchand de bétail.
Depuis plusieurs mois, l’État organise régulièrement des convois de ravitaillement des zones où sévit l’insécurité. Cette dynamique semble lever progressivement les entraves qui grèvent la filière réconforte Oumarou Koanda.
«Lorsque les frontières étaient fermées, nous étions très inquiets. Nous avons suffisamment perdu de bétail, nos commerçants ont régulièrement été attaqués sur les routes. Dieu merci, nous avons eu la vie sauve. Aujourd’hui, nous nous réjouissons du fait que la situation commence à s’améliorer», se réjouit-il.
Idrissa Sawadogo, marchand de bétail, est, lui aussi, satisfait des efforts des nouvelles autorités pour permettre aux éleveurs de faire des recettes. Mais il souhaite un meilleur rationnement des convois afin de faciliter la commercialisation du bétail et à des prix raisonnables.
«Avant l’insécurité, il y avait une certaine solidarité entre les marchands de bétail. Les convois à destination des pays voisins étaient organisés par groupes. Aujourd’hui, le bétail arrive d’une seule traite et en nombre, inondant le marché. Ce qui fait qu’on éprouve des difficultés à vendre les animaux», déplore Idrissa.
Au Burkina Faso, la situation sécuritaire a eu pour conséquence l’augmentation du prix du bétail. Les marchands ont estimé que la viande est moins chère dans certains pays voisins, comme la Côte d’Ivoire.
Sur le marché local, un bélier de taille moyenne vaut 75.000 francs CFA. Certaines races exceptionnelles varient entre 150.000 et 1 million de francs. Les bœufs quant à eux sont vendus à 200.000 voire plus.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, au Burkina Faso, l’élevage occupe près de 86% de la population active et représente environ 10 à 20% du Produit Intérieur Brut du pays et est le deuxième plus grand contributeur à la valeur ajoutée agricole, après le coton.