Depuis plus de dix ans au Cameroun, le prix de la tomate n’a connu une augmentation comme celle que les populations vivent en ce moment à Yaoundé, la capitale du pays.
Un cageot de tomate s’achète actuellement à 12.000 Fcfa voire plus dans tous les espaces marchants de la ville.
Les cultivateurs expliquent cette hausse par l’augmentation des prix des intrants agricoles comme en témoigne Ibrahim Boulé d’un village de l’ouest-Cameroun. «Le prix des produits sur le marché a quasiment quadruplé. Les engrais que j’achetais à 3.000 Fcfa se vendent à 13.000. Avec d’autres dépenses comme la main d’œuvre, je suis obligé d’augmenter les prix pour m’en sortir», a-t-il expliqué sans hésiter d’interpeler le gouvernement à favoriser la production.
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Sur les étals, les commerçants revendent deux petits fruits à 100 Fcfa, largement suffisants pour en faire une sauce comme cela était possible par le passé.
Plusieurs ménages ont d’ailleurs supprimé de leur menu ce mets pourtant très prisé, à l’exemple de Doriane qui attend que la situation change avant de reprendre ses habitudes culinaires.
«Pour une bonne sauce, il faut environ quinze tomates. Cela me couterait actuellement environ 3.000 Fcfa. Si j’ajoute de la viande et du poisson, il faudra débourser entre 8.000 et 9.000 fcfa pour un seul menu. Je vous jure que c’est strictement impossible», a-t-elle déclaré.
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Les ménages qui veulent à tout prix consommer une bonne quantité de tomate dans la sauce sont obligés de se rabattre sur la tomate en boites ou en sachets, malgré leur gout inapproprié pour les papilles gustatives de la plupart des Yaoundéens.