Le projet d’autonomisation économique des femmes rurales par l’innovation et l’accès à la propriété intellectuelle sera lancé, dans sa phase pilote, au Cameroun et au Burkina Faso.
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Ce programme vise à optimiser le pouvoir transformateur des innovations technologiques et de la propriété intellectuelle pour créer de la valeur ajoutée aux produits agricoles portés par les femmes rurales, et ainsi promouvoir l’autonomisation économique des femmes et des filles.
Il découle d’un constat paradoxal observé en Afrique: l’écart persistant entre la contribution essentielle des femmes au développement économique des États et leur situation sociale souvent précaire.
Au Cameroun, par exemple, les femmes représentent 62% de la main-d’œuvre agricole et produisent plus de 80% des denrées alimentaires locales. Pourtant, plus de la moitié vivent sous le seuil de pauvreté, leur participation économique reste limitée, et elles ne détiennent que 15% des brevets enregistrés auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).
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Ce projet conjoint, d’une durée de 18 mois et doté d’un budget estimé à 2.500.000 USD, a pour objectifs de renforcer les capacités des femmes, de les accompagner dans le dépôt de brevets, et de soutenir la mise en place de projets pilotes à forte valeur ajoutée.
Pour les bénéficiaires camerounaises, il devrait considérablement améliorer les conditions de travail et de vie. Marie Mballa Biloa, présidente des Bayams Sellams, en souligne les enjeux:
«Nous avons déjà créé plusieurs produits, mais nous en avons perdu la propriété, d’autres s’en étant appropriés, faute de savoir comment les protéger. Désormais, avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et de l’OAPI, nous croyons que beaucoup de nos produits seront labellisés et pourront se vendre facilement partout dans le monde.»
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Si les bénéficiaires rencontreront sans doute des difficultés à s’approprier les technologies de l’information et de la communication, elles seront immédiatement accompagnées par les ingénieures de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé.