Sécheresse, stress hydrique, déficit pluviométrique, températures élevées… Le changement climatique sévit aux quatre coins du continent: quels impacts sur les perspectives de rendements des cultures céréalières? Selon les projections que la FAO vient de publier ce 5 avril 2024, l’Afrique fait face à des perspectives mitigées concernant la production céréalière pour les campagnes 2023-2024.
Alors que certains pays bénéficient de conditions favorables, d’autres subissent les impacts néfastes des aléas climatiques.
Afrique australe : une situation préoccupante
En Afrique australe, la situation est préoccupante, selon la FAO. En Afrique du Sud, les pluies insuffisantes et les températures élevées ont conduit à une révision à la baisse des perspectives de production. La récolte de maïs 2024 devrait être inférieure à la moyenne des 5 dernières années.
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Des conditions similaires de sécheresse et de chaleur sévissent dans les pays voisins, compromettant les rendements et laissant présager des récoltes réduites dans toute la région en 2024.
Perspectives encourageantes à l’Est, contrastées au Nord
Contrairement à l’Afrique australe, la situation en Afrique de l’Est est plus encourageante. En revanche, en Afrique du Nord, les déficits pluviométriques substantiels et les températures élevées ont dégradé les cultures de blé, laissant présager des rendements faibles en 2024, après une campagne déjà médiocre l’année précédente. Au Maroc, le déficit pluviométrique a engendré une récolte de blé qui devrait être «bien inférieure aux 4 millions de tonnes de l’année précédente», a fait savoir Rachid Benali, président du de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader).
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En outre, la récolte de céréales devrait être nettement inférieure aux 7,5 millions de tonnes budgétisées par le gouvernement marocain, a noté le président du Comader. Selon lui, le Maroc devra augmenter ses importations de blé pour compenser une baisse significative du rendement des cultures cette année.
Une production mondiale en hausse de seulement 1,1%
Au niveau mondial, la FAO prévoit une production céréalière de 2 841 millions de tonnes en 2023/2024, en hausse de 1,1% par rapport à l’année précédente. Cette révision à la hausse repose sur des ajustements positifs pour le maïs, notamment dans l’Union européenne, et pour le blé, avec des récoltes légèrement supérieures en Argentine et en Australie. La production de riz devrait atteindre 526,4 millions de tonnes (base riz usiné), soit une hausse annuelle de 0,5% et un niveau équivalent au record de 2021/2022.
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Entendez par «base riz usiné», le riz comme matière première ou ingrédient de base dans la production de divers produits alimentaires. Cela peut inclure des aliments transformés tels que les céréales pour petit-déjeuner, les pâtes alimentaires, les produits de boulangerie, etc.
Perspective pour le commerce mondial
Selon la FAO, le commerce mondial de céréales devrait s’élever à 485 millions de tonnes en 2023/2024, en augmentation de 1,7% par rapport à 2022/2023. Malgré une révision à la hausse, les échanges mondiaux de blé devraient baisser de 0,7% à 199 millions de tonnes. Le commerce de céréales secondaires devrait progresser de 5% à 235 millions de tonnes, tiré notamment par une hausse des exportations d’orge australiennes et une demande accrue de Chine et du Maroc. Le commerce de riz devrait, quant à lui, reculer pour la deuxième année consécutive, à 51,3 millions de tonnes.
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Les céréales secondaires comprennent généralement le maïs (ou le maïs doux), l’orge, le seigle, le sorgho, le millet et autres céréales similaires. Ces céréales sont dites secondaires parce qu’elles sont moins répandues ou moins consommées à l’échelle mondiale par rapport au blé et au riz. Cependant, dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne, les céréales secondaires jouent un rôle essentiel dans l’alimentation humaine et animale.