Raoul, chauffeur de taxi, a ses habitudes à la station-service de Nombakélé. Une fois sa journée de travail terminée, le jeune homme retrouve ses amis du quartier pour savourer les dernières bières avant l’heure du couvre-feu à minuit. Mais, avec le programme des rencontres de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), son emploi du temps est perturbé, ses recettes aussi.
CAN et business à Libreville.. le360 Afrique/Ismael
«Lorsque l’heure des matchs arrive, je suis obligé de tout arrêter pour reprendre après. Mais, très vite nous sommes rattrapés par l’heure du couvre-feu. Donc je ne gagne vraiment pas grand-chose en ce moment», dit-il.
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Par contre à deux pas de Raoul, Marjolène gérante du bar de la station-service, se frotte les mains depuis le début de la compétition. Son chiffre d’affaires quotidien est passé du simple au double.
«Avant, ma recette journalière était autour de 250 000 FCFA, hors carburant. Aujourd’hui, c’est presque le double», affirme la gérante âgée de 30 ans.
La CAN a également boosté les activités des restaurants. Raïssa s’active en cuisine pour recevoir la nombreuse clientèle des férus du football. Friands des saveurs de l’orient ou du Maroc, ils affluent ici pour des commandes sur place avant, pendant ou après les matchs de la journée. «Ce sont des périodes pendant lesquelles nous profitons vraiment pour faire des chiffres d’affaires. Et là je prépare une salade pour un client marocain», explique la restauratrice.
À l’initiative de l’Amicale des Marocains du Gabon, ce restaurant du carrefour Nombakélé s’est transformé en incontournable fan zone des supporters des Lions de l’Atlas dans la capitale. Il est apprécié par d’autres nationalités pour sa convivialité et son accueil légendaire. «On aime bien leur thé. De temps en temps on nous offre un shawarma (rires, NDLR). On aime aussi beaucoup l’ambiance. J’ajoute que j’apprécie les retransmissions en langue arabe. On aime bien cet accent et la joie des commentateurs», avoue Brice Nembi, Gabonais et fan de football.
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Ici, écharpes, maillots, affiches, casquettes ou drapeaux, tout est aux couleurs du Maroc. L’ambiance est festive et ça plaît bien à Ali Wala, un autre habitué du restaurant. «Quand on travaille toute la journée, on a envie de s’éclater. Quand c’est tout un groupe, c’est intéressant on peut crier», confie-t-il, ajoutant que ces retrouvailles permettent un partage d’émotions.
Quant à Bilal, le gérant du restaurant, il réalise de bonnes affaires avec cet afflux de clients pendant les rencontres de la CAN. Mais, selon lui, ces moments célèbrent chaleureusement les alliances.