Ancien ministre de l’Économie et ex-directeur général de la Banque Arabe pour le Développement Economique de l’Afrique (BADEA) pendant une décennie, le nouveau super banquier africain, a pris les commandes de la BAD dans un contexte marqué par de nombreux défis et enjeux.
Le Mauritanien Sidi Ould Tah devra s’atteler à la recapitalisation de la Banque notée AAA dotée d’un capital de 318 milliards de dollars, veiller à la transformation de l’institution comme au financement du développement avec des ressources alternatives après le retrait américain du Fonds Africain de Développement.
Premier Mauritanien à prendre la tête de la BAD, Sidi Ould Tah, 60 ans, est également attendu sur d’autres fronts tels que le soutien au secteur privé, le financement de la lutte contre le changement climatique et la promotion de l’intégration régionale.
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Karim Gaye, économiste, coach d’associations regroupant plus de 2.000 femmes entrepreneures «salue l’élection d’un compatriote à la tête d’une prestigieuse institution. Une victoire pour toute la Mauritanie qui suscite beaucoup d’espoirs».
Ces attentes ne peuvent occulter les problèmes que l’Afrique rencontre dans le processus de mobilisation des fonds. Mais, pour le coach «l’accompagnement constitue un problème crucial au-delà du financement. Nous avons besoin de leadership dans la gestion pour assurer un développement endogène et d’un mécanisme de valorisation des financements pour éviter que les financements soient des fonds perdus».
Fondée en 1964, la BAD, qui compte 81 pays membres, dont 54 africains, est l’une des grandes banques multilatérales de développement.
Dès l’annonce de son élection, le successeur du Nigérian Akinwumi Adesina avait déclaré «l’Afrique nous regarde, la jeunesse nous attend, le temps est à l’action», insistant sur l’importance de la paix pour atteindre les objectifs de développement.
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Aussi, son compatriote Mohamed Abdallah Mohamedou, directeur de Nouakchott Crédit, met en avant le statut «d’un cadre brillant» dont le discours de campagne «sur le financement du secteur privé africain suscite l’espoir. Nous avons des attentes énormes. Le secteur de la micro finance est le parent pauvre des actions de financement en Afrique, alors que c’est le levier qui permet aux couches vulnérables de lever des fonds sans garantie».
Ces dix dernières années, le capital de la BAD a triplé, de 93 à 318 milliards de dollars et a à son actifs plusieurs réalisations comme l’aidé à la construction de la plus grande station d’épuration d’Afrique à Gabal el Asfar en Égypte, contribué à la réalisation d’un pont entre le Sénégal et la Gambie, à l’extension du port de Lomé au Togo, ou encore à des projets d’assainissement au Lesotho et d’accès à l’électricité au Kenya.