C’était une première rencontre au sommet pour les dirigeants de ces trois pays voisins d’Afrique de l’Ouest, tous arrivés au pouvoir par des coups d’État militaires depuis 2020. Adoptant un ton ferme, le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso a appelé à «réécrire l’histoire» et gagner une «indépendance réelle» face à ce qu’il considère comme un «impérialisme» extérieur.
Le colonel Assimi Goïta du Mali a exprimé sa «détermination» à faire de l’AES «un modèle de coopération régionale» au-delà des questions sécuritaires, en intégrant également des volets développement et intégration économique.
De son côté, le général Abdourahamane Tiani du Niger a salué un «tournant décisif et irréversible», affirmant que leurs «peuples ont irrévocablement tourné le dos à la CEDEAO».
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Au cours de ce sommet, quatre documents juridiques ont été signés pour jeter les bases institutionnelles de cette nouvelle confédération, qui reste à concrétiser dans les faits. Ses promoteurs disent vouloir répondre aux «aspirations profondes» des populations sahéliennes, mais leurs prises de position radicales soulèvent bien des interrogations, notamment sur leur capacité à dialoguer avec les partenaires internationaux traditionnels.
Reste à voir si cette alliance naissante parviendra à dépasser le stade des annonces et à proposer des solutions efficaces et durables aux défis multiformes - sécuritaires, économiques, environnementaux - qui frappent durement les pays de cette région instable.