Dans son unité de transformation, en réalité une aile aménagée de sa maison de Niamey, une longue journée attend Aïchatou Ibrahim et son assistante. Pas moins de 20 kilos de patates douces devront subir les différentes avant de donner ces copeaux salés et croustillants, les chips qui ont conquis le monde entier. «Les lamelles obtenues à partir du tubercule de la patate douce sont trempées dans de l’eau afin d’en extraire l’amidon. Ces futures chips seront par la suite séchées pour une friture optimale», explique l’agroindustrielle qui vient de terminer ses études en droit.
Aromatisées à la vanille, au lait et aux plantes fraiches, l’industrielle commercialise ses produits sous la marque «Chips-lé» et qui semblent séduire bien des palais à Niamey. «Nous avons le Chips-lé épicé conditionné dans des sachets rouges et qui parfumé par épices différentes...je vous laisse imaginer le goût. Nous avons également des chips au lait et à la vanille qui est très prisé des enfants.».
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Aïchatou Ibrahim ne rate aucune occasion pour faire la promotion de ses chips-lé et participe à chaque exposition-vente organisée à Niamey où elle organise des séances de dégustation. «Depuis que j’ai goûté à ces chips, je viens à chaque fois que l’occasion se présente pour en acheter quelques sachets pour mes enfants qui aiment beaucoup ce produit fabriqué à Niamey. J’encourage vraiment cette initiative», pour Abdou Kimba, un client, la saveur de ces lamelles de patates douces ainsi transformées et aromatisées a également un goût de fierté nationale.
Et ce n’est pas Nouratou Allassane, une autre cliente tombée sous le charme des chips locales, qui dira le contraire «depuis que j’en ai goûté pour la première fois, je n’achète plus que ces chips et pas d’autres, même les enfants aiment beaucoup ce produit», témoigne-t-elle.
Au Niger, la surface consacrée à la culture de la patate douce est estimée à 65.000 hectares pour une production de 173.170 tonnes. Le rendement moyen est de 27,78 tonnes à l’hectare, encore loin des 40 tonnes, considéré comme «bon rendement.» Aïchatou Ibrahim a donc du grain à moudre.