Dans un effort renouvelé pour promouvoir un développement équitable et durable, les pays du G7 affichent leur détermination à soutenir plusieurs corridors économiques stratégiques à travers le monde, dont un sur le continent africain. Cette initiative phare, ancrée dans le Partenariat pour les Infrastructures et l’Investissement Mondiaux (PGII), vise à stimuler les investissements privés et publics dans des infrastructures de qualité, tout en renforçant l’intégration économique régionale.
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Sur les trois principaux couloirs de commerce soulignés lors du sommet du G7 en Italie, du 13 au 15 juin 2024, le corridor de Lobito reliant l’Angola, la RDC et la Zambie figure en bonne place. Ces trois pays abritent d’immenses réserves minérales stratégiques, notamment de cuivre et de nombreuse terres rares, dont l’exploitation et l’acheminement seront grandement facilités par ce corridor multimodal.
En ciblant ses investissements sur le corridor de Lobito, véritable épine dorsale économique reliant trois pays aux ressources minérales abondantes, le G7 vise à stimuler de puissantes dynamiques de croissance à l’échelle régionale. L’amélioration des infrastructures de transport multimodales devrait en effet faciliter l’exploitation et l’exportation des richesses naturelles angolaises, congolaises et zambiennes, tout en favorisant l’émergence d’un tissu entrepreneurial local le long du corridor.
Selon l’Africa Policy Research Institute, un groupe de réflexion africain indépendant et non partisan, «l’intérêt principal du corridor de Lobito est de l’utiliser comme moyen de transport de minéraux et de matériaux depuis la RDC et la Zambie jusqu’à l’UE et les États-Unis».
Ce projet ambitieux comprend la construction de près de 563 kilomètres de voies ferrées en Zambie. Le soutien du G7 devrait se concrétiser par des investissements massifs dans la réhabilitation et la modernisation des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires le long du corridor.. DR. AFP
Selon la Chambre de commerce américaine, «une fois terminé, le projet de corridor élargira un axe économique reliant ces trois pays hôtes au reste du monde, ce qui réduira potentiellement les coûts pour les entreprises et fera progresser la vision commune d’un chemin de fer connecté et à accès ouvert de l’océan Atlantique à l’océan Indien». Et d’ajouter, «reliant la région minière riche en cuivre à la mer, le corridor de Lobito ouvre la voie à une myriade de nouvelles opportunités de croissance économique et de développement qui débloqueront la compétitivité commerciale de la région. L’impact du corridor sera considérable et touchera des secteurs vitaux pour la région et l’Afrique dans son ensemble: le transport et la logistique, les chaînes d’approvisionnement en énergie propre et en minéraux critiques, ainsi que l’agro-industrie», fait valoir la Chambre de commerce.
Pour plus de détails sur le corridor, voici quelques chiffres clés: la route commerciale s’étend sur environ 1.300 kilomètres. Connecté au port en eau profonde de Lobito en Angola sur l’océan Atlantique, ce projet ambitieux comprend la construction de près de 563 kilomètres de voies ferrées en Zambie. S’ajoutent à cela des centaines de miles de routes d’alimentation à construire, afin de relier la partie sud de la République démocratique du Congo et le nord-ouest de la Zambie aux marchés régionaux et mondiaux via le port de Lobito.
Ainsi, le soutien du G7 devrait se concrétiser par des investissements massifs dans la réhabilitation et la modernisation des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires le long du corridor. Cela impliquera probablement le cofinancement de projets par les banques de développement et les institutions financières internationales, ainsi que la mobilisation de capitaux privés grâce à des mécanismes de partage des risques.
Au-delà des infrastructures physiques, le G7 entend appuyer le renforcement du cadre réglementaire et institutionnel autour du corridor, en promouvant des normes élevées de gouvernance, de transparence et de durabilité environnementale. Une assistance technique pourrait ainsi être fournie pour renforcer les capacités locales.
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In fine, la relance du corridor de Lobito vise à stimuler le commerce intra-régional et international, en connectant des zones de production aux marchés, pour libérer le potentiel économique des communautés locales.
Des annonces financières ciblées à l’avenir
Les trois autres couloirs de commerce figurant parmi les projets prioritaires que le G7 s’engage à financer sont le corridor de Luzon aux Philippines, le Middle Corridor traversant l’Europe centrale et le corridor Inde-Moyen-Orient-Europe. Si les détails financiers restent flous, le G7 s’engage à approfondir sa coordination et son financement pour ces projets structurants.
L’enjeu primordial est de briser l’isolement de régions enclavées en Afrique et ailleurs, en développant des réseaux de transport multimodaux efficaces. Le G7 souligne également l’importance d’impliquer les institutions financières internationales et les banques de développement, afin de mobiliser des capitaux publics et privés à grande échelle. Des outils innovants comme le co-investissement, l’atténuation des risques et la coordination des créanciers seront explorés pour catalyser les flux de financement.
Bien que les détails pays par pays ne soient pas précisés, cette décision stratégique vise à réduire les disparités régionales et à promouvoir une croissance inclusive, laissant présager des annonces financières ciblées à l’avenir.
En alliant investissements d’envergure, renforcement des capacités et partenariats mutuellement bénéfiques, le G7 espère jeter les bases d’une croissance économique résiliente et partagée, tout en relevant les défis environnementaux et sociaux cruciaux.