Côte d’Ivoire: clôture du projet de renforcement des instituts de lutte contre la corruption

Les participants à la rencontre visant à renforcer les institutions de lutte contre la corruption.

Le 17/12/2023 à 11h35

VidéoLe pays a mis en priorité la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et cet engagement en a été constitutionnalisé à travers l’article 41 de la Constitution qui stipule que «les pouvoirs publics sont tenus de promouvoir, de respecter et de faire respecter la bonne gouvernance dans la gestion des affaires et de réprimer la corruption et les infractions assimilées».

La volonté politique est bien visible. De nouvelles institutions ont été créées au nombre desquelles la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) et des réformes institutionnelles ont été priorisées.

Cependant en matière de gestion publique, la volonté politique n’est qu’un point de départ, encore faut-il de l’expertise, de l’accompagnement et du financement nécessaires à la réalisation des objectifs.

Ainsi en 2020, le gouvernement ivoirien trouve auprès de l’Union Européenne le partenaire technique et financier à même de l’accompagner pour le renforcement des institutions de contrôle interne et externe du pays. En cette même année (mi 2020), le projet d’appui au renforcement des institutions de contrôle de la côte d’ivoire (PACC) est lancé et mis en œuvre par Expertise France, filiale du groupe AFD.

Le projet étant mené à bonne fin, trois années plus tard, les activités du PACC ont été officiellement clôturées, ce mercredi 13 décembre à Abidjan, en présence du ministre ivoirien des Finances et du budget, l’ambassadrice de l’Union Européenne et du directeur de Expertise France. «Financé à hauteur de 1,8 million d’euros et mis en œuvre depuis février 2021 par Expertise France, le PACC vise à renforcer l’efficacité des acteurs clés du contrôle des finances publiques pour une plus grande transparence et redevabilité dans la gestion des finances publiques vis-à-vis des citoyens» explique Francesca Di Mauro, ambassadrice l’Union Européenne.

A terme, le projet visé à améliorer l’efficacité et la transparence dans la gestion des finances publique et permet in fine de lutter contre la corruption, fléau encore trop répandu et néfaste à de nombreux niveaux.

Président de la cérémonie, Adama Coulibaly, ministre des finances et du budget s’est réjoui de ce projet qui selon lui rentre en ligne avec la «mise œuvre de la réforme des finances publiques ivoiriennes ». Et d’ajouter au vu des résultats enregistrés par ledit projet. Dans la mesure où, ledit projet a aidé au renforcement des capacités institutionnelles, à la promotion de la transparence, de la responsabilité, et à l’amélioration de la coordination entre différentes institutions. Je note que l’ensemble des activités programmées ont été exécutées et que le bilan global est largement positif», a-t-il soutenu.

Cette reforme majeure vise une plus grande efficacité de l’action publique à travers notamment la recherche de la performance, la rationalisation et l’optimisation de la dépense publique, la sécurisation de l’investissement, le renforcement de la discipline budgétaire, du contrôle et de la transparence, ainsi plus grande responsabilisation des acteurs.

La cérémonie a marqué une aubaine pour les représentants de la HABG de présenter les réalisations de la tournée de formation et de sensibilisation à la lutte contre la corruption initiée à travers le territoire national.

Le Projet d’Appui au Renforcement des Institutions de Contrôle représente une avancée historique pour la Côte d’Ivoire en renforçant les capacités institutionnelles, en promouvant la transparence et en favorisant la collaboration. Il érige un socle solide pour un avenir gouvernemental plus transparent et responsable. La Côte d’Ivoire s’engage ainsi résolument sur la voie d’une gouvernance exemplaire, prête à répondre aux exigences du XXIe siècle.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 17/12/2023 à 11h35