Côte d’Ivoire: le coût du métro d’Abidjan fortement revu à la hausse et le financement bouclé

Des employés travaillent sur la construction de la ligne du métro d'Abidjan le 17 septembre 2019.. AFP or licensors

Le 21/12/2022 à 16h18

La Côte d’Ivoire vient de boucler le financement du projet du métro d’Abidjan. D’un coût de 1.166,43 milliards de francs CFA, soit 1,77 milliard d’euros, après la signature d’un avenant, ce financement est porté par le Trésor et un pool bancaire français. Il s’agit d’un des projets structurants de la Côte d’Ivoire qui aura un impact positif sur la mobilité au sein de la capitale économique du pays.

Cinq ans après l’annonce du projet, le métro d’Abidjan pourra bientôt entrer dans sa phase de mise en œuvre suite au bouclage de son montage financier, avec la signature des conventions de financement entre l’État ivoirien, le Trésor français et les groupes bancaires Société générale et BNP Paribas, également français.

Suite à la signature d’un avenant au contrat de conception-construction-exploitation-maintenance du métro d’Abidjan entre le gouvernement ivoirien et la Société des transports abidjanais sur rail (STAR), qui regroupe Bouygues Travaux Publics (mandataire), Colas Rail, Alstom et Keolis, le coût global du projet a été fortement revu à la hausse, passant de 870 milliards de francs CFA (soit 1,32 milliard d’euros) à 1.166,43 milliards de francs CFA (soit 1,77 milliard d’euros).

La forte implication de la France, via son Trésor et ses banques, s’explique, outre les bonnes relations qu’entretiennent Abidjan et Paris, par le fait que ce projet est porté par des groupes français. C’est, en effet, Bouygues Travaux Publics qui assurera la construction des infrastructures et Alstom, le développement du matériel roulant (20 trains de 5 voitures). Quant à Colas Rail, il sera chargé de la voie ferrée, de l’électrification (caténaire et sous-stations), de la billetterie et d’une partie des courants faibles et participera à l’intégration système. Enfin, Keolis assumera l’exploitation et la maintenance du réseau de métro d’Abidjan.

Avec ces accords, «tous les financements relatifs à ce projet, qui va apporter une amélioration significative en matière de fluidité du trafic dans la capitale, sont désormais entièrement couverts et bouclés», a souligné Adama Coulibaly, ministre ivoirien de l’Économie et des finances.

Grâce au bouclage du financement, le projet qui a accusé un retard notable (les travaux auraient dû commencer en 2020 pour une mise en service en 2024), pourra démarrer très rapidement.

Rappelons que ce projet structurant reliera sur un tracé à deux voies de 37,4 km les communes du nord d’Abidjan et l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Sur cette distance, le projet inclut de nombreuses infrastructures, dont 18 stations, un pont viaduc sur la lagune Ébrié, 24 ponts-rails, 34 passerelles piétonnes et 8 passages souterrains.

La libération des terrains nécessaires à la réalisation de cette infrastructure a débuté en août 2021, après un processus d’indemnisation qui a concerné les populations affectées par le projet au niveau des 7 communes traversées par la ligne 1 de ce métro: Anyama, Abobo, Adjamé, Plateau, Treichville, Marcory et Port-Bouët.

La réalisation du métro d’Abidjan va avoir des impacts positifs en améliorant la mobilité dans la ville. Une fois réalisé, il permettra le transport quotidien de plus de 540.000 passagers par jour dans cette métropole de 5 millions d’habitants, à raison d’une cadence d’un train toutes les deux minutes. C’est dire que le métro d’Abidjan va révolutionner le transport urbain de la capitale économique ivoirienne connue pour ses embouteillages monstres occasionnant une forte pollution atmosphérique. En fluidifiant la circulation entre les 7 communes traversées, le métro d’Abidjan va fortement améliorer l’attractivité de la ville.

Par Kofi Gabriel
Le 21/12/2022 à 16h18