La détérioration des relations entre Bamako et Alger suite à la destruction, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, d’un «drone de reconnaissance armé» à proximité de Tin Zaouatine, par l’armée algérienne, n’a pas encore provoqué de rupture significative des flux commerciaux entre les deux voisins.
Ismaïla Traoré, commerçant au grand marché de Bamako, estime «à ma connaissance, on ne retrouve les produits algériens que dans les régions du nord, telles Kidal, Gao et Tombouctou. Il s’agit essentiellement de tapis, d‘huile, des frigos, du lait en poudre...».
Toutefois, hormis ces régions où les échanges économiques entre les deux pays subissent de plein fouet l’insécurité qui sévit dans le Nord du Mali, pour le reste du pays, les produits algériens, déjà rares, sont très difficiles, sinon impossibles, à trouver.
Lire aussi : Destruction du drone des FAMa: des Maliens protestent devant l’ambassade d’Algérie à Bamako
«Nous travaillons grâce à l‘axe Maroc-Mali depuis 2007. Depuis cette date, nous n’avons jamais vendu de produits algériens» témoigne d’Ismaïla Traoré, commerçant installé au grand marché de Bamako. Il ajoute «je fais dans le prêt-à-porter et les chaussures en provenance du Maroc, de Bangkok, de Dubaï et de Turquie, des marchandises beaucoup plus prisées des Maliens».
Selon cet autre commerçant au grand marché de Bamako, Mamadou Diaby, «dans ma boutique, je ne vends rien en provenance d’Algérie. Toutes mes marchandises viennent du Maroc et de Turquie. La crise entre l’Algérie et le Mali n’affecte aucunement les activités commerciales au Mali».
Lire aussi : Mali: «L’Algérie n’a plus de levier d’influence», estime Nouhoum Keïta, politologue
Abderramane Barry estime que «la crise entre le Mali et l’Algérie n’affecte pas mon circuit d’importation, puisque mes marchandises proviennent principalement de Chine et transite par l’Europe, le Maroc, Abidjan et Dakar».