Lancée en juin 2021, la privatisation partielle d’Ethio Telecom, entreprise 100% publique, avait finalement été reportée sine die en mars «en raison des récents développements et changements macroéconomiques rapides» dans le monde et dans le pays.
Deux semaines après la signature d’un accord de paix censé mettre fin à deux ans de guerre dans le nord du pays, le ministère éthiopien des Finances a publié mercredi un «Appel à manifestation d’intérêt» pour la privatisation partielle d’Ethio Telecom, «via la vente de parts constituant 40% du capital de la compagnie».
Les entreprises intéressées ont jusqu’au 20 décembre pour soumettre leur offre, indique l’avis qui précise que le gouvernement se réserve le droit «d’annuler le processus à tout moment».
L’économie de l’Ethiopie, pays d’environ 120 millions d’habitants, s’est profondément dégradée ces deux dernières années sur fond notamment de pandémie de Covid-19, de conflit meurtrier entre le gouvernement fédéral et autorités rebelles de la région septentrionale du Tigré et des répercussions de la guerre en Ukraine.
La privatisation d’Ethio Telecom est une des pierres angulaires du train de réformes annoncées par le Premier ministre Abiy Ahmed à son arrivée au pouvoir en 2018 pour moderniser l’économie éthiopienne, très étatisée.
En annonçant son report, le gouvernement éthiopien avait expliqué qu’une amélioration de la situation économique et des performances financières de la compagnie apporterait «une meilleure valeur à toutes les parties».
Le jour même de la relance de la privatisation partielle d’Ethio Telecom, l’Autorité éthiopienne des Télécommunications (ECA) a annoncé son intention de relancer le processus d’attribution d’une troisième licence de téléphonie mobile.
«L’ECA prévoit de reprendre le processus d’attribution d’une 3e licence» et lance à cet effet «un processus de consultation», a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué.
«Parties intéressées et potentiels soumissionnaires ont jusqu’au 16 décembre pour faire part de leurs commentaires sur la reprise du processus» d’attribution d’une 3e licence, a précisé l’ECA.
En mai 2021, une deuxième licence de téléphonie mobile - mettant fin au monopole d’Ethio Telecom -avait été accordée à l’opérateur kényan Safaricom. Mais l’attribution d’une troisième licence n’avait pas été à son terme, l’offre du sud-africain MTN ayant été jugée trop basse.