Fonds africain de développement: comment remplacer les 500 millions de dollars des États-Unis?

Une session sur le financement lors des Assemblées générales de la BAD à Abidjan.

Le 30/05/2025 à 14h03

VidéoPar quels moyens remplacer les 550 millions de dollars annuels que les États-Unis accordaient au Fonds africain de développement (FAD) de la Banque Africaine de Développement, avant le retrait annoncé par l’administration Trump? C’est à ce chantier que devra s’atteler le nouveau président de la BAD, le Mauritanien Sidi Ould Tah.

Le renflouement du Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel de la Banque Africaine de Développement (BAD), sera une des premières préoccupations du nouveau directeur Sidi Ould Tah.

En marge des Assemblées générales de la BAD qui se tiennent du 26 au 30 mai à Abidjan, une session s’est tenue le 28 mai pour le renouvellement des ressources du FAD suite au retrait de la contribution annuelle américaine qui était de 550 millions de dollars.

Daouda Sembene, président d’AfriCatalyst, un cabinet conseil basé au Sénégal, l’enjeu est de trouver d’autres contributeurs «le premier enjeu est de maintenir les contributeurs actuels du Fonds Africain de Développement qui s’emploie à reconstituer ses ressources. Sur la trentaines de pays participant au FAD 16, seuls les Etats-Unis ont annoncé leur retrait. C’est pourquoi il faut minimiser les retraits et attirer de nouveaux États, pour plus de ressources et créer les conditions d’un effet de levier avec l’implication du secteur privé».

Pour sa part, Sarrah Maka, directrice exécutive de One Campain Afrique, préfère relativiser le retrait US «le futur président de la BAD devra trouver de nouveaux financements, travailler avec d’autres institutions financières internationales et démarcher le secteur privé. Il devra également s’atteler à trouver de nouveaux contributeurs non- traditionnels. Les gouvernements africains peuvent donner plus de ressources, malgré les contraintes fiscales».

Convaincu que le continent dispose des moyens suffisants pour son développement, Loïc De Cannière, président du conseil de surveillance d’Incofin, cite l’exemple d’une institution privée «qui a investi un milliard d’euros en Afrique dans divers domaines comme la microfinance et l’agriculture», pour signifier qu’il est possible de trouver des solutions alternatives à la contribution américaine.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance) et Emmanuel Djidja
Le 30/05/2025 à 14h03